vendredi, février 28, 2025
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Indice de perception de la corruption 2024 : la Guinée en léger progrès, mais toujours engluée dans le marasme

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L’Indice de perception de la corruption (IPC) 2024, publié par Transparency International, confirme une triste réalité : la corruption reste un fléau mondial, freinant le développement, sapant la démocratie et entravant la lutte contre le changement climatique. Avec une moyenne mondiale stagnante à 43/100, plus des deux tiers des pays affichent encore des niveaux élevés de corruption dans le secteur public.

La Guinée : un pas en avant, mais combien en arrière ?

Avec 28/100, la Guinée se hisse à la 133ᵉ place sur 180 pays, un léger mieux comparé à 2023 où elle occupait la 141ᵉ place avec un score de 26. Sur le plan africain, le pays grimpe à la 29ᵉ position, un progrès qui, bien que modeste, mérite d’être noté.

Mais ne nous y trompons pas. Cette embellie numérique ne reflète pas une transformation en profondeur. Le pays demeure sous la moyenne africaine (33/100) et continue de subir les effets dévastateurs de la corruption : détournement de fonds publics, bureaucratie paralysante, faible attractivité des investissements et institutions fragiles. Malgré les discours officiels et quelques actions de l’actuelle transition, la transparence reste un combat inachevé.

L’Afrique : des écarts criants entre modèle et déroute

L’Afrique subsaharienne affiche encore la plus faible moyenne régionale (33/100), avec 90 % des pays sous la barre des 50. La Somalie (9), le Soudan du Sud (8), la Guinée équatoriale (13) et l’Érythrée (13) restent les cancres du classement, où l’impunité et le népotisme règnent en maîtres.

À l’inverse, les Seychelles (72), le Cap-Vert (62), le Botswana (57) et le Rwanda (57) confirment leur statut de bons élèves. Le cas de la Côte d’Ivoire (45) est aussi encourageant : grâce à des réformes ambitieuses et une lutte accrue contre la criminalité économique, le pays a gagné 10 points depuis 2019.

Les champions de l’intégrité : le club des intouchables

Sans surprise, les nations les moins corrompues en 2024 restent le Danemark (1er), la Finlande (2e), Singapour (3e), la Nouvelle-Zélande (4e), suivis du Luxembourg, de la Norvège et de la Suisse (ex æquo à la 5e place). Leur secret ? Une gouvernance transparente, une justice indépendante et des institutions solides, des piliers dont beaucoup de pays, y compris la Guinée, sont encore loin de disposer.

Et maintenant ?

Si la Guinée veut réellement sortir de l’ornière, elle doit cesser de se satisfaire d’une amélioration purement statistique. Seules des actions concrètes—renforcement de l’indépendance judiciaire, protection des lanceurs d’alerte, sanctions réelles contre les corrompus—permettront de transformer ce frémissement en un véritable sursaut. Faute de quoi, le pays continuera d’avancer… à reculons.

Laguinee.info

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