lundi, mars 3, 2025
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« Quand on dit la vérité en Guinée, on estime que c’est une insulte », Dr F. Millimouno

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Ce samedi 8 février 2025, le siège du Mouvement pour la Démocratie et la Liberté (MoDeL) a résonné sous les déclarations percutantes de Faya Millimouno. Présent pour exprimer son soutien à Aliou Bah, condamné à deux ans de prison pour offense au chef de l’État, le leader politique n’a pas mâché ses mots. Il a pointé du doigt une justice guinéenne qu’il juge manipulée, dénuée de crédibilité et inféodée au pouvoir.

S’exprimant devant une assistance attentive, Faya Millimouno a dénoncé l’amalgame entre dire la vérité et insulter. « Quand on dit la vérité en Guinée, on estime que c’est une insulte », a-t-il lancé, avant de poursuivre :

« J’ai visité des pays détruits par des guerres, mais qui se sont reconstruits grâce à la vérité. La Guinée, en revanche, se complaît dans le mensonge. Un pays ne peut pas se développer ainsi. Voilà pourquoi nous resterons attachés à la vérité, même si elle est considérée comme une offense. »

Faya Millimouno, fidèle à son franc-parler, a affirmé qu’Aliou Bah retrouvera sa liberté et poursuivra son combat pour la justice et la vérité.

La justice guinéenne, prisonnière de son passé

Revenant sur l’état de la justice guinéenne, le leader a rappelé l’humiliant mea culpa des magistrats après la prise de pouvoir du CNRD. « Nos magistrats ont demandé pardon au peuple de Guinée, admettant que leurs décisions n’étaient ni justes ni indépendantes. Pourquoi, alors, les condamnations prononcées sous ce système n’ont-elles pas été revues ? C’est une honte ! »

Faya Millimouno a comparé la Guinée au Sénégal, louant le système judiciaire de ce dernier. « Si Macky Sall était Guinéen, il serait encore au palais de Sékoutouréya. Au Sénégal, la justice a joué son rôle, libérant les prisonniers politiques avant les élections. En Guinée, nos magistrats continuent de s’excuser au lieu d’agir. »

Un témoignage personnel et un appel à l’action

Pour illustrer ses propos, Faya Millimouno a évoqué son propre passé. « Sous Cheick Sako, les magistrats avaient débattu de l’opportunité de me poursuivre. La justice ne devrait pas être un outil de répression politique ! »

Enfin, il s’est interrogé sur la conscience des magistrats guinéens : « Peuvent-ils dormir en paix, sachant que des innocents croupissent en prison ? »

Laguinee.info

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