dimanche, mars 2, 2025
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Affaire Kassory à la CRIEF : ses avocats montent au créneau à l’approche du verdict

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Alors que le verdict est attendu pour le 13 février 2025 dans l’affaire de l’ancien Premier ministre Ibrahima Kassory Fofana, ses avocats tirent la sonnette d’alarme. Dans un communiqué publié le 11 février, le collectif de défense dénonce ce qu’il qualifie de « parodie de justice », mettant en lumière plusieurs irrégularités et ingérences présumées dans le processus judiciaire.

Arrestation jugée abusive

Le collectif souligne que l’arrestation de M. Kassory Fofana, le 6 avril 2022, a été effectuée sous le prétexte d’un flagrant délit, alors qu’il avait quitté ses fonctions officielles six mois plus tôt. « Cette arrestation, effectuée dans des conditions rocambolesques, ne repose sur aucun fondement légal, constituant ainsi une violation manifeste de ses droits fondamentaux », déclare le communiqué.

Les avocats critiquent également le mandat de dépôt délivré par le procureur spécial près de la CRIEF (Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières). Celui-ci, selon eux, s’appuie sur un procès-verbal d’enquête préliminaire dépourvu de chefs d’accusation justifiant une procédure pénale.

Violations des délais et requalification jugée abusive

Autre point litigieux : le dépassement des délais légaux pour une procédure en flagrant délit. Selon le collectif, « toute personne arrêtée en flagrant délit doit être présentée devant une juridiction compétente sous 72 heures », une obligation qui n’aurait pas été respectée. De plus, les avocats dénoncent la requalification de la procédure en une instruction régulière, sans que leur client soit libéré, une mesure qu’ils estiment illégale.

Des accusations qui « s’effondrent »

Lors de la première comparution de M. Kassory Fofana en mai 2022, le parquet avait avancé des accusations de détournement de 46 millions de dollars et de possession d’actifs non déclarés. Faute de preuves tangibles, « ces accusations se sont effondrées comme un château de cartes dès le premier interrogatoire », indique le collectif.

Décisions internationales ignorées

La Cour de justice de la CEDEAO avait ordonné la libération immédiate de l’ancien Premier ministre et le paiement de dommages, une décision restée « lettre morte », selon les avocats. Ils soulignent également l’état de santé critique de leur client, hospitalisé depuis deux ans. Malgré des rapports médicaux recommandant une évacuation à l’étranger, cette mesure aurait été bloquée par le procureur spécial.

Ingérences politiques et pressions

Le collectif pointe également des pressions politiques visant à accélérer le procès, au mépris des procédures légales. « Des instructions ont été données au procureur spécial d’accélérer la procédure », lit-on dans le communiqué. Une audience aurait ainsi été programmée en urgence, le 31 décembre 2024, conduisant à une mise en délibéré pour un verdict rapide.

Un appel à la décence et au respect des droits

Face à ces irrégularités, les avocats de M. Kassory Fofana appellent à « bannir les pratiques de non-droit du système judiciaire guinéen » et exhortent les autorités à garantir une justice impartiale. Ils concluent en condamnant « fermement les violations répétées des droits de la défense » et demandent que le verdict du 13 février se déroule dans le respect des principes fondamentaux.

 

Laguinee.info

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