vendredi, février 28, 2025
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Libération de Mohamed Touré : « Plutôt que de glorifier des coupables, nous devrions nous indigner et dénoncer cette pratique abominable »

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Le retour de Mohamed Touré, fils de l’ancien président Ahmed Sékou Touré, suscite une vague de réactions en Guinée. Si certains saluent l’intervention personnelle du président Mamadi Doumbouya pour sa libération, Abdoulaye J. Barry, dans une sortie percutante, interpelle l’opinion publique et dénonce une glorification qu’il juge déplacée.

Mohamed Touré, accompagné de sa famille, a été accueilli en grande pompe ce samedi 8 février 2025 à Conakry. Le gouvernement guinéen, par la voix du ministre des Affaires étrangères, Dr Morissanda Kouyaté, a célébré ce retour comme une victoire diplomatique et une preuve de l’engagement du Président Doumbouya envers les citoyens guinéens à travers le monde.

Pourtant, M. Barry n’hésite pas à jeter un pavé dans la mare. « Plutôt que de glorifier des coupables, nous devrions nous indigner et dénoncer cette pratique abominable », affirme-t-il dans une tribune incisive.

Une condamnation oubliée

Pour rappel, Mohamed Touré et son épouse ont été condamnés en 2019 par un tribunal américain pour des faits graves d’exploitation humaine. Pendant seize ans, ils avaient réduit une jeune fille guinéenne à l’état d’esclave domestique, la privant d’éducation, l’humiliant, et lui infligeant des sévices corporels. « Aux États-Unis, où les droits des enfants sont protégés, la justice ne tolère pas de telles pratiques », rappelle A.J. Barry.

Il critique la manière dont ce retour est présenté, passant sous silence le sort de la victime. « Où est cette jeune fille aujourd’hui ? Comment se reconstruit-elle après tant d’années de souffrance ? » interroge-t-il.

Un message fort contre l’exploitation des enfants

Au-delà de la polémique, M.Barry invite les Guinéens à une introspection collective. « Cette affaire aurait dû servir à dénoncer une pratique honteuse et trop courante dans notre société : l’exploitation des enfants issus de familles pauvres », déclare-t-il. Il évoque ces jeunes garçons et filles, souvent réduits à l’état de domestiques, privés de leurs droits et exposés à des abus dans l’indifférence générale.

Pour lui, glorifier des individus reconnus coupables de tels actes revient à banaliser l’injustice et à trahir les valeurs d’humanité. « Une société qui ferme les yeux sur l’exploitation des plus vulnérables est une société qui a perdu son âme », conclut-il avec fermeté.

Laguinee.info

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