Une affaire choquante défraie la chronique sur les réseaux sociaux depuis 24 heures. Namory Keita, un citoyen voyageant dans un véhicule de transport en commun à Kankan, a été grièvement blessé par un gendarme dans la nuit du dimanche 9 au lundi 10 février 2024. Les détails de l’incident, relayés par la victime, ont provoqué une vague d’indignation et suscité des réactions rapides des autorités locales.

Selon le témoignage de Namory Keita, l’altercation a éclaté lors d’un contrôle routier. Un gendarme, en tenue, aurait exigé les papiers des passagers. Alors qu’une femme enceinte et son accompagnatrice n’étaient pas en mesure de présenter les documents requis, Namory Keita est intervenu pour demander de la clémence en faveur des deux femmes. « J’ai juste demandé qu’il les laisse tranquilles, car l’état de la femme enceinte était fragile », a-t-il expliqué.

La situation a rapidement dégénéré. Le gendarme aurait insulté Namory Keita, le qualifiant d’« indiscipliné et mal éduqué ». En réponse, ce dernier a rappelé à l’homme en uniforme son devoir de respect : « Rectifiez votre langage, car vous étiez un civil avant de devenir militaire. » Après avoir été sommé de descendre du véhicule, Namory Keita a finalement cédé, mais c’est à ce moment qu’il aurait reçu un violent coup, le laissant ensanglanté.

Une plainte déposée, une réaction immédiate des autorités

Namory Keita a immédiatement porté plainte contre le gendarme. Les faits ont rapidement été relayés sur les réseaux sociaux, suscitant une vive émotion dans l’opinion publique. Face à la pression, les autorités judiciaires de Kankan ont réagi promptement.

Marwane Baldé, procureur de la République près le tribunal de première instance de Kankan, a tenu à rassurer la population. « Le gendarme en question a été mis aux arrêts. Sa hiérarchie administrative a pris les devants pour procéder à son interpellation. Il s’est également rendu à l’hôpital pour prendre en charge les frais d’hospitalisation de la victime », rapporte avenirguinee.com.

Le magistrat a toutefois rappelé le principe de présomption d’innocence, tout en assurant que l’enquête en cours permettra de déterminer les responsabilités. « Nous rassurons l’opinion publique et internationale que des dispositions appropriées ont été prises. De tels agissements ne resteront pas impunis dans notre société », a-t-il ajouté.

Une affaire qui interpelle

Cet incident met une fois de plus en lumière les tensions entre les forces de l’ordre et les citoyens, ainsi que les abus de pouvoir qui peuvent en découler. Les réseaux sociaux, devenus un relais incontournable pour dénoncer les injustices, ont permis à cette affaire de gagner en visibilité et de pousser les autorités à agir rapidement.

Alors que Namory Keita se remet de ses blessures, l’enquête se poursuit. Les conclusions détermineront si le gendarme devra répondre de ses actes devant la justice. En attendant, cette affaire rappelle l’importance du respect des droits humains et de la responsabilité des forces de l’ordre dans l’exercice de leurs fonctions.

À suivre…