La ville de Kankan est une nouvelle fois le théâtre de tensions sociales. Cette fois, c’est la confrérie des donzos, les chasseurs traditionnels de Guinée, qui s’insurge contre le préfet Kandia Mara. Leurs griefs ? Des propos jugés offensants et menaçants, tenus par le préfet lors d’un rassemblement à Sanguiana, en soutien au président de la République, Mamadi Doumbouya.

Un incident qui enflamme les esprits

Tout a commencé ce samedi, lorsque les donzos, conduits par leur président national, Kouloumfan Demba Camara, ont voulu saluer les autorités dans les loges officielles. C’est alors que Kandia Mara aurait déclaré que leur agrément serait retiré, insinuant qu’il ne devrait exister qu’un seul agrément pour tous les chasseurs. Ces propos ont provoqué une onde de choc parmi les milliers de donzos rassemblés.

Mohamed Lamine Diarra, secrétaire général de l’union des chasseurs, s’est exprimé en ces termes : « Nous sommes outrés par les déclarations du préfet. Notre agrément a été obtenu en toute légalité auprès du ministère de l’Administration du Territoire. Nous étions venus pour soutenir le président, et non pour être humiliés publiquement. »

La colère gronde

Plus de 8 000 chasseurs, venus de toutes les régions de Guinée, étaient présents à Sanguiana. Moussa Koulibaly, coordinateur régional, n’a pas caché sa surprise face à cet incident : « Kandia Mara dépasse ses prérogatives. Ce n’est pas à lui de décider de notre agrément. Ces provocations répétées risquent de nuire à la paix sociale dans notre corporation. »

Les donzos accusent également le préfet de soutenir des groupes dissidents sans agrément, créant ainsi des divisions internes. Une situation que déplore Koulibaly :

« Le préfet entretient des tensions inutiles au sein des donzos. Nous demandons aux autorités compétentes de prendre des mesures avant que cela ne dégénère. »

Une mise en garde au gouvernement

Face à la gravité de la situation, Kouloumfan Demba Camara, président national des chasseurs, a adressé un message clair :« Nous sommes ici pour la paix et le soutien au président. Mais si ces provocations persistent, nous serons contraints de réagir. Le gouvernement doit intervenir pour rappeler Kandia Mara à l’ordre. Que cela soit la dernière fois qu’il nous manque de respect. »

Les donzos prévoient également d’adresser un courrier officiel au ministère de l’Administration du Territoire pour exiger des explications.

Un préfet sous pression

Pour l’instant, Kandia Mara n’a pas réagi à ces accusations. Va-t-il clarifier ses propos ou maintenir le silence ? Une chose est sûre, cette affaire met en lumière des tensions croissantes entre autorités locales et groupes traditionnels.

Le gouvernement devra agir rapidement pour éviter que cette situation ne dégénère davantage et préserver la quiétude sociale dans la région. La confrérie des donzos, pilier de la tradition et de la paix en milieu rural, attend des réponses. Une fois de plus, l’équilibre fragile de la région est mis à rude épreuve.

De Kankan, Karifa Kansan Doumbouya,  pour Laguinee.info