Ce samedi 8 février 2025, l’Assemblée générale hebdomadaire du RPG Arc-en-ciel s’est transformée en tribune politique, où Marc Yombouno, ancien ministre du Commerce sous Alpha Condé, a livré une intervention qui n’a laissé personne indifférent.
Entre nostalgie des gloires passées et critique acerbe de la gestion actuelle du CNRD, le cadre de l’ancien parti au pouvoir a dressé un tableau sombre de la Guinée en période de transition, prenant comme exemple… la Coupe d’Afrique des Nations.
La Guinée, jadis « porte-flambeau » du continent, selon ses mots, ne sera pas de la fête à la CAN 2025. Une situation inédite, que Marc Yombouno considère comme une métaphore parfaite du déclin national : « Les 30 dernières années, est-ce que la Guinée a manqué une Coupe d’Afrique des Nations ? C’était à huit, on participait ; à douze, on participait ; à seize, on participait. Aujourd’hui, alors qu’ils sont vingt-quatre, nous restons sur la touche. Voilà où nous mène cette transition. »
Une absence symptomatique
Pour Marc Yombouno, cet échec sportif dépasse le cadre du football. Il y voit une illustration de ce qu’il qualifie d’amateurisme au sommet de l’État. « On ne peut pas demander à un pêcheur de devenir forgeron. Si le forgeron a trop fabriqué de dabas, cela ne signifie pas que le pêcheur saura mieux faire », a-t-il ironisé, renvoyant la balle aux autorités actuelles.
Et pour enfoncer le clou, il rappelle l’adage de Sékou Touré : « L’Homme qu’il faut à la place qu’il faut. » Une formule qui, à ses yeux, semble avoir été totalement ignorée. Il en appelle à un retour à la raison : « Laissons les politiques gérer le pouvoir. Et pour ceux qui viennent des forces de défense et de sécurité, la loi est claire : désengagez-vous de l’armée avant de prétendre diriger. »
Une transition sur la défensive
Les propos de Marc Yombouno, bien qu’ironiques, touchent un point sensible. L’absence de la Guinée à la CAN 2025 est-elle vraiment le résultat d’une mauvaise gestion, ou n’est-ce qu’un effet collatéral des défis structurels du pays ? Le cadre du RPG Arc-en-ciel semble avoir tranché, tout en invitant à une réflexion plus large : cette transition militaire, censée remettre le pays sur les rails, ne serait-elle pas en train de l’écarter du terrain ?
Entre gloire passée et incertitude présente
L’ancien ministre n’a pas manqué d’évoquer les heures de gloire du pays, comme pour rappeler ce que la Guinée était capable d’accomplir dans un passé pas si lointain. Mais son discours, teinté d’ironie et de regrets, laisse une question en suspens : la transition actuelle, dans son ambition de renouveler les pratiques politiques, ne risque-t-elle pas de compromettre davantage l’image et l’avenir du pays ?
Au final, la CAN 2025 se jouera sans la Guinée, et le débat reste ouvert : s’agit-il d’une simple péripétie sportive ou du symbole d’une crise plus profonde ? Une chose est sûre, le silence des gradins guinéens résonnera autant que les discours politiques.
Laguinee.info
