La pénurie d’enseignants dans les écoles guinéennes constitue un défi de taille pour les autorités de la transition. Lors d’une intervention dans l’émission « On fait le point », le ministre de l’Enseignement pré-universitaire et de l’Alphabétisation, Jean Paul Cedy, a mis en lumière cette problématique, qu’il qualifie de « préoccupation majeure » pour son département.
Un déficit préoccupant malgré des efforts notables
Selon le ministre, malgré un recrutement massif réalisé récemment, le manque d’enseignants persiste. « La grande préoccupation aujourd’hui, c’est le manque d’enseignants, une réalité indéniable. Malgré le recrutement massif qui a été effectué, nous avons encore un déficit estimé entre 8 000 et 10 000 enseignants pour couvrir tous les besoins des écoles », a-t-il déploré.
Pour faire face à cette situation, Jean Paul Cedy a assuré que des mesures sont en cours afin de réduire ce déficit de manière progressive. « Nous travaillons activement pour réduire ce gap chaque année, avec l’objectif d’atteindre un équilibre où seuls les départs à la retraite nécessiteront de nouveaux recrutements », a-t-il ajouté.
Les contraintes budgétaires, un frein aux ambitions
Toutefois, le ministre a rappelé que les recrutements doivent être en adéquation avec les ressources financières disponibles. « Dans un gouvernement, il faut une vision d’ensemble. Il est essentiel de s’appuyer sur les ressources disponibles pour recruter de nouveaux fonctionnaires. Ce serait très irresponsable d’engager des personnes sans être en mesure de les rémunérer », a-t-il souligné.
Il a détaillé le poids budgétaire du secteur éducatif, mettant en lumière les limites des fonds disponibles pour d’autres besoins. « Sur un budget de près de 3 000 milliards GNF, 80 % sont consacrés aux salaires pour couvrir près de 50 000 fonctionnaires du ministère, dont 7 000 enseignants dans les structures déconcentrées. Cela représente un coût énorme, limitant les fonds disponibles pour les infrastructures et la formation. »
Un engagement constant des autorités pour l’éducation
Malgré ces contraintes, Jean Paul Cedy s’est félicité du soutien des autorités de la transition au secteur éducatif. « Heureusement, j’ai la chance d’avoir une hiérarchie qui accorde une grande importance au système éducatif. Recruter près de 10 000 enseignants est un exploit dont je me réjouis », a-t-il affirmé.
Une approche globale pour le système éducatif
Le ministre a également insisté sur la nécessité d’adopter une vision globale de l’éducation, intégrant des aspects souvent négligés. « La santé scolaire est aussi cruciale pour la formation des élèves que l’encadrement pédagogique. Les visites médicales systématiques ont un coût. Une autre avancée importante a été la mise en place de lunettes pour les élèves, fabriquées en Guinée », a-t-il expliqué.
Ces initiatives visent à améliorer les conditions d’apprentissage des élèves, au-delà de l’aspect purement académique.
Des perspectives à long terme
Face aux défis persistants, Jean Paul Cedy a réaffirmé l’engagement du ministère à combler progressivement le manque d’enseignants tout en renforçant les infrastructures et en intégrant des approches novatrices pour l’éducation.
Ainsi, malgré les contraintes budgétaires et structurelles, l’éducation reste une priorité pour le gouvernement de la transition, reflet d’une volonté d’investir dans l’avenir de la jeunesse guinéenne.
Laguinee.info