Dans la commune de Sanoyah, Kountia-Sud illustre les défis de nombreux quartiers en périphérie de Conakry. Manque de routes, absence de structures de santé, infrastructures scolaires limitées, les habitants souffrent au quotidien de l’absence d’équipements de base. Face à ces réalités, Aboubacar Sylla, chef de quartier depuis trois mois, dresse un bilan alarmant et appelle à l’intervention des autorités et des partenaires pour redresser la situation.
Un marché désorganisé, une économie à genoux
Dès notre arrivée dans le modeste bureau d’Aboubacar Sylla, le ton est donné : « Nous avons besoin d’un marché. Chez nous ici, il n’y a pas de source de revenu, » affirme-t-il, assis entre des murs vétustes. Selon lui, un espace est disponible, mais son occupation anarchique freine tout développement économique. « Si l’État nous aidait à récupérer cette place, cela nous ferait plaisir, » poursuit-il.
Des routes qui freinent la mobilité
À Kountia-Sud, les infrastructures routières sont un cauchemar pour les habitants. Une seule portion a été bitumée grâce à l’initiative de feue Hadja Djené Condé. Pour le reste, les habitants se débattent avec des routes impraticables. « Nous voulons également le goudron. Chez nous, il n’y a rien, sauf le goudron offert par feue Hadja Djené Condé, » déplore le chef de quartier.
Des jeunes livrés à eux-mêmes
Les espaces de loisirs, eux aussi, font cruellement défaut. « La jeunesse a besoin de se recréer, de se mouvoir, » explique Aboubacar Sylla. L’unique terrain de football est non seulement en mauvais état, mais aussi source de conflits avec le secteur éducatif. « Nous n’avons pas de place pour les jeunes. Un centre culturel et un terrain de football en bon état seraient indispensables. »
Des cimetières au bord de la saturation
Le problème des cimetières vient s’ajouter à une longue liste de besoins pressants. « Nos cimetières sont presque saturés. Nous avons besoin d’un remblais pour agrandir l’espace disponible et anticiper les besoins futurs, » souligne le chef de quartier.
Une santé en souffrance
L’accès aux soins est un autre défi majeur. « Dans tout Kountia-Sud, il n’y a pas de centre de santé, » s’indigne Aboubacar Sylla. Les habitants doivent se rendre à des kilomètres, souvent dans des cliniques privées coûteuses. « C’est très grave pour une localité comme Kountia-Sud. La santé avant tout ! »
Une éducation limitée
Du côté de l’éducation, la situation est tout aussi préoccupante. Le quartier ne dispose que d’une seule école publique, limitée au niveau primaire. « Kountia-Sud n’a qu’une seule école publique, et encore, c’est juste une école primaire, » regrette Aboubacar Sylla. Pour les élèves du secondaire, il faut parcourir de longues distances, un coût souvent insoutenable pour les familles.
Former pour construire l’avenir
Pour Aboubacar Sylla, la formation des jeunes est essentielle pour inverser la tendance. « Notre jeunesse a besoin d’être formée. Sinon, bien formés, ils pourraient occuper des places importantes et devenir des personnes ressources pour le développement de leur localité, » affirme-t-il, plein d’espoir.
Un appel aux autorités et aux bonnes volontés
Le chef de quartier ne cache pas son inquiétude mais reste optimiste quant à l’avenir de Kountia-Sud, à condition que des actions concrètes soient entreprises. « Nous sollicitons l’appui de l’État, de la commune et des partenaires pour résoudre nos problèmes, » insiste-t-il. Parmi les priorités figurent le remblais du cimetière, la construction de routes, d’écoles, d’un centre de santé et d’un centre culturel.
Kountia-Sud, par la voix de son chef de quartier, attend des gestes forts pour sortir de l’ombre. Le temps est venu pour les décideurs de répondre à ce cri du cœur et de poser les bases d’un développement durable.
IAC, pour Laguinee.info