Alors que les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda, ont annoncé un cessez-le-feu unilatéral pour des raisons humanitaires, la ville de Goma, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), reste plongée dans un chaos sécuritaire et humanitaire sans précédent.
Le gouvernement congolais, quant à lui, garde un silence assourdissant face à cette annonce, laissant planer le doute sur l’avenir immédiat de cette région riche en ressources minières mais dévastée par des décennies de conflits.
Un cessez-le-feu sous haute tension
Selon africanews.com, le M23, qui contrôle plusieurs parties de Goma depuis son offensive fulgurante, a déclaré lundi que le cessez-le-feu entrerait en vigueur ce mardi 4 février. Cette décision fait suite aux appels répétés de la communauté internationale pour la mise en place d’un corridor humanitaire sécurisé, permettant l’acheminement de l’aide aux centaines de milliers de personnes déplacées par les violences.
Notre source indique que ce cependant, malgré cette annonce, la situation sur le terrain reste critique. Les morgues débordent, les rues de Goma sont jonchées de corps, et les hôpitaux, submergés par l’afflux de blessés, fonctionnent au ralenti, manquant cruellement de médicaments et de personnel. La saison des pluies, qui s’intensifie, aggrave les risques sanitaires, tandis que les habitants, privés d’eau potable, sont contraints de puiser dans les eaux non traitées du lac Kivu.
Une ville à l’arrêt
Goma, autrefois vibrante, est aujourd’hui quasi paralysée. Les coupures d’eau et d’électricité rendent la vie quotidienne insupportable pour ses habitants. L’aéroport international, les écoles, les universités et les services publics restent fermés, plongeant la ville dans un état de stagnation économique et sociale.
Les travailleurs humanitaires sur place expriment de vives préoccupations. « La situation est catastrophique. Nous faisons face à une crise humanitaire majeure, avec des risques sanitaires qui augmentent chaque jour », a déclaré Stéphane Dujarric, porte-parole des Nations unies, lors d’un point de presse.
Un sommet régional en vue
Dans ce contexte tendu, le Kenya a annoncé la tenue d’un sommet extraordinaire sur le conflit en RDC, prévu le samedi 8 février à Dar es Salaam, en Tanzanie. Les présidents congolais Félix Tshisekedi et rwandais Paul Kagamé sont attendus à cette réunion organisée par la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) et la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC). L’objectif : trouver une issue pacifique à cette crise qui dure depuis des décennies.
Une région riche, mais déchirée
Goma, située au cœur d’une région regorgeant de ressources minières évaluées à des milliards de dollars, reste un enjeu stratégique pour les rebelles du M23. Ces derniers tentent d’imposer un gouvernorat, mais sans succès pour l’instant. Leur présence continue d’alimenter les tensions dans une zone déjà marquée par des conflits ethniques et des rivalités économiques.
L’urgence d’une solution durable
Alors que les rebelles affirment leur volonté de protéger les civils et de maintenir leurs positions, la communauté internationale appelle à une solution durable. Les Nations unies, ainsi que les pays du G7 et de l’Union européenne, ont condamné l’offensive du M23 comme une violation flagrante de la souveraineté de la RDC. Des sanctions contre le Rwanda, accusé de soutenir les rebelles, sont également réclamées.
Pour les habitants de Goma, cependant, les priorités sont plus immédiates : survivre dans une ville dévastée, où l’eau potable manque, les hôpitaux sont saturés et l’avenir reste incertain. « Nous n’avons besoin que de paix », confie Fiston Bafaluma, un habitant de Goma, résumant le désespoir d’une population épuisée par des années de conflits.
Alors que le cessez-le-feu entre en vigueur, une question demeure : sera-t-il suffisant pour apaiser les souffrances de Goma, ou simplement une trêve temporaire dans une guerre sans fin ?
Laguinee.info
