Kankan, bastion historique et symbolique de la Guinée, a été ce week-end le théâtre d’une déclaration aussi inattendue que fracassante. Lors d’une marche citoyenne placée sous le signe de la paix et de l’unité nationale, le ministre porte-parole de la présidence, Amara Camara, a laissé entrevoir un scénario qui pourrait bouleverser l’échiquier politique guinéen : la candidature du Général Mamadi Doumbouya à la prochaine élection présidentielle.
S’exprimant devant une foule acquise à la cause du président de la transition, Amara Camara, également Secrétaire Général de la présidence, n’a pas mâché ses mots : « La candidature prochaine du président Mamadi Doumbouya est la seule alternative pour garantir le rassemblement des Guinéens et l’élan du développement. »
Une déclaration qui, pour certains, s’apparente à un ballon d’essai visant à tester les réactions des populations et de la classe politique. Pour d’autres, il s’agit d’un signe clair que l’homme fort du Comité National du Rassemblement pour le Développement (CNRD) pourrait se présenter comme le garant de la stabilité et de l’unité nationale après une transition jugée cruciale pour l’avenir du pays.
Cette annonce suscite déjà des interrogations sur les intentions réelles du Général Doumbouya, jusque-là resté discret sur son avenir politique. Mais une chose est certaine : dans une ville comme Kankan, fief naturel de soutien au président de la transition, ces propos résonnent comme un appel à l’adhésion populaire.
Pourtant, cette sortie n’est pas sans soulever des controverses. Alors que certains saluent une potentielle candidature comme un acte de continuité pour sécuriser les acquis de la transition, d’autres dénoncent une tentative de prolonger indéfiniment le pouvoir du CNRD.
Si cette hypothèse se confirme, le débat autour de la candidature de Mamadi Doumbouya promet d’être aussi passionné que clivant, dans un contexte où la Guinée aspire à des élections démocratiques crédibles. Une chose est sûre : Kankan a été le point de départ d’un sujet qui, désormais, fait trembler les couloirs du pouvoir.
IAC, pour Laguinee.info
