jeudi, avril 10, 2025
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UFDG : vers une implosion autour du Congrès d’avril ?

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L’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG) s’apprête à vivre une nouvelle secousse interne. L’annonce, par Fodé Oussou Fofana, Vice-Président du parti, d’un Congrès extraordinaire en avril prochain, n’a pas seulement surpris : elle a provoqué une véritable tempête.

Dans une déclaration publiée le 31 janvier 2025, le Cercle des Amis de Gaoual (CERAG) a dénoncé une démarche qu’il qualifie d’« illégale » et de « contraire aux statuts du parti ». Retour sur une crise qui s’intensifie.

Un Congrès au mépris des textes ?

Le 29 janvier dernier, lors d’une réunion du Conseil politique au siège de l’UFDG, l’ordre du jour n’avait fait aucune mention d’un Congrès. Pourtant, contre toute attente, l’annonce d’un Congrès extraordinaire prévu pour avril 2025 a été faite à la fin de cette réunion. La structure n’a pas tardé à réagir, dénonçant une violation flagrante des règles internes du parti.

Selon les statuts de l’UFDG, la convocation d’un Congrès national relève exclusivement des prérogatives du Bureau Exécutif National (article 17-3 du Règlement Intérieur). Or, cette instance n’a pas été réunie pour valider une telle décision. Le CERAG insiste : « Aucun Vice-Président, quel que soit son statut, n’a le pouvoir de convoquer seul un Congrès. »

Des contradictions internes flagrantes

Un autre point d’achoppement réside dans les déclarations officielles précédentes. Selon une communication en date du 29 janvier 2025, l’UFDG disposait encore d’un délai allant jusqu’à juillet 2025 pour organiser un Congrès national, conformément à ses statuts. Pourquoi alors cette précipitation à organiser un Congrès en avril ?

Le CERAG va plus loin en soulevant une incohérence juridique. « Les statuts de l’UFDG ne prévoient pas de Congrès national extraordinaire », affirme-t-il, estimant que l’usage de ce terme témoigne d’une méconnaissance des textes ou d’une tentative de manipulation.

Absence d’accord avec l’État : un autre point de friction

L’organisation d’un Congrès au sein d’un parti politique ne peut se faire sans l’accord préalable du Ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation (MATD). Pourtant, le CERAG affirme qu’aucun document officiel ne vient confirmer l’existence d’une telle autorisation. Cela jette un doute supplémentaire sur la légitimité de cette initiative.

Une volonté de détourner l’attention ?

Pour le CERAG, cette annonce d’un Congrès extraordinaire cache un agenda politique trouble. Dans son communiqué, le comité n’hésite pas à parler de « manipulation politique » visant à détourner l’attention des militants des véritables défis qui menacent l’avenir du parti.

Le CERAG pointe également un manque de transparence dans la gestion des affaires internes. « Nous appelons chaque membre de l’UFDG à exiger la clarté et à refuser toute tentative de fragiliser davantage notre parti », peut-on lire dans la déclaration.

Appel à la mobilisation des militants

Face à ce qu’il considère comme une dérive, le CERAG appelle les militants à la vigilance. « L’organisation d’un Congrès dans l’illégalité et le mépris des statuts n’est qu’une tentative supplémentaire de semer la confusion », martèle le comité.

L’UFDG, l’un des principaux partis politiques de Guinée, fait face à une nouvelle épreuve. Les divergences internes, les accusations de gestion approximative et l’absence de consensus sur les décisions majeures posent la question de son unité.

Un Congrès sous haute tension

Alors que le mois d’avril approche, les regards sont désormais tournés vers ce Congrès annoncé. Sera-t-il un tournant pour l’UFDG ou un catalyseur de divisions encore plus profondes ?

Les prochains mois s’annoncent décisifs pour l’avenir de cette formation politique qui peine à surmonter ses contradictions internes.

Laguinee.info

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