jeudi, janvier 30, 2025
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AES-CEDEAO : le divorce est consommé, mais qui s’en portera mieux ?

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Ce 29 janvier 2025, l’AES (Alliance des États du Sahel) claque officiellement la porte de la CEDEAO. Une décision historique, mais pas franchement surprenante, tant les signes annonciateurs abondaient. Entre les discours enflammés et les annonces tonitruantes, on pourrait presque croire à un scénario de série politique où le Sahel décide de tracer sa propre route, loin des « grandes familles » de l’Afrique de l’Ouest.

Quand les FAMa ouvrent la voie

Déjà, le 19 janvier, lors du 64ᵉ anniversaire des Forces armées maliennes (FAMa), le Président en exercice de l’AES avait planté le décor : « Nous avançons, et rien ne nous fera reculer. » Et comme pour enfoncer le clou, il rappelait que tout avait été décidé de concert, avec ses collègues burkinabè et nigériens, lors du sommet de Niamey en juillet dernier. Bref, l’histoire était écrite, il ne restait plus qu’à tourner la page.

Une Force conjointe musclée : show time au Sahel

Le 21 janvier, c’est au tour du Niger de dégainer une annonce : une Force Conjointe des Armées de l’AES, prête à déployer 5 000 hommes dès le 31 janvier pour botter les fesses du terrorisme. Une belle démonstration de muscles, soutenue par Dr. Choguel Kokalla Maïga, ancien Premier ministre du Mali, qui n’a pas manqué d’en rajouter une couche le 27 janvier : « L’AES est un espoir pour toute l’Afrique ! » Rien que ça.

Et comme le Sahel aime jouer collectif, Ouagadougou a accueilli, le 26 janvier, une réunion des Ministres des Affaires étrangères. Objectif ? Construire un édifice économique digne de ce nom et répondre aux attentes des citoyens. Mais attention, le chantier est encore long : « Accélérez le rythme, Messieurs les Ministres ! » a lancé Choguel Maïga, un brin impatient selon maliweb.

Une rupture, mais sans rancune ?

À ceux qui s’interrogent sur les intentions de l’AES, Choguel Maïga a répondu sans détour : « Pas d’ingérence, chacun est libre de choisir ses partenaires et son modèle de développement. » Une façon polie de dire : « On fait ce qu’on veut, et les autres n’ont qu’à s’y faire. »

Pourtant, l’ancien Premier ministre tend une main (ou une petite tape sur l’épaule ?) à ses anciens compagnons de la CEDEAO : « Mes frères, comprenez que le train du Sahel est lancé. Irréversible, ce processus ! » Reste à savoir si les autres membres de la CEDEAO seront du même avis ou s’ils regarderont cette sortie comme une déclaration de guerre froide.

Panafricanisme : l’AES joue les premiers rôles

En citant avec passion l’hymne national malien, Choguel Maïga a terminé son discours sur une note solennelle : « Ensemble, debout mes frères, tous au rendez-vous de l’honneur. Vive l’AES ! » Une déclaration qui se veut un appel à l’unité africaine, mais qui sonne aussi comme un défi.

Alors, l’AES, nouveau phare du panafricanisme ou simple feu de paille ? Une chose est sûre : le Sahel a choisi de voler de ses propres ailes. Et si l’Afrique de l’Ouest est une grande famille, on sait bien que dans toutes les familles, il y a toujours une tante ou un oncle un peu rebelle.

 

Laguinee.info

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