Le calme habituel de Kindia a été troublé ce mercredi matin. Devant la mairie, une foule en colère s’est rassemblée pour dénoncer ce qu’elle considère comme une mascarade dans le choix des nouveaux présidents des conseils de quartiers et de districts.
À l’origine de cette manifestation, des citoyens des quartiers de Koliadi 2 et de Bokaria, déterminés à faire entendre leur mécontentement face à des nominations qu’ils jugent arbitraires et injustes.
« Une manipulation orchestrée par les autorités communales »
Selon les manifestants, les listes des candidats soumises à la mairie auraient été modifiées par le secrétaire général, remettant en cause le choix des populations locales. Karamoko Koné, l’un des candidats évincés, n’a pas mâché ses mots :
« Tout le quartier a décidé que je devais être élu. Cependant, ils ont imposé une personne inconnue, prétendument le fils de l’ex-maire Elhadj Mamadouba Bangoura. Nous avons tout tenté pour interpeller les autorités, mais en vain. Aujourd’hui, Ferefou 1 ne reconnaît pas cette nomination. Nous soutenons Karamoko Koné Keita, choisi par tous. »
Dans le quartier voisin de Bokaria, la contestation prend une tournure similaire. Ousmane Deen Camara, candidat également recalé, dénonce une situation qu’il qualifie d’ »inacceptable » :
« La seule liste officiellement déposée à la commune était la mienne. Pourtant, après un tirage au sort douteux, une personne absente de la liste a été désignée. Cela ressemble à un royaume où le pouvoir reste confiné à une même famille. Nous exigeons une date pour mon installation officielle en tant que président élu. »
Un cri de ralliement pour la justice locale
Ces protestations mettent en lumière un problème de gouvernance qui érode la confiance des citoyens envers leurs institutions locales. Les manifestants espèrent des réponses concrètes de la part des autorités compétentes. Pour eux, l’enjeu dépasse le simple cadre des présidences de quartiers ou de districts : il s’agit de restaurer l’intégrité et la transparence dans la gestion des affaires communales.
Alors que le tumulte continue de grandir à Kindia, une question reste sur toutes les lèvres : les voix des citoyens seront-elles enfin entendues ?
De Kindia, Joël Francis Kolié, pour 33.10, pour Laguinee.info