Sous un ciel clair, mais une ambiance électrique, les drapeaux du Burkina Faso, du Mali et du Niger ont flotté fièrement au Ministère des Affaires Étrangères de Ouagadougou. Une montée des couleurs organisée pour célébrer avec éclat le premier anniversaire du retrait de ces pays de la CEDEAO.
Présidents d’institutions, membres du gouvernement et diplomates étaient réunis, dans une mise en scène presque théâtrale, pour écouter SEM Karamoko Jean Marie Traoré, chef de la diplomatie burkinabè, revisiter les raisons de ce divorce spectaculaire. Avec un ton mêlant gravité et satisfaction, il a dénoncé une CEDEAO transformée en « institution qui dévore ses fils » et accusée de danser au rythme des tambours de « forces extérieures ».
Selon lui, la CEDEAO aurait trahi ses idéaux d’unité pour devenir un outil d’asphyxie économique, sociale et financière contre le Burkina, le Niger et le Mali, au moment où ces pays luttent contre le terrorisme. Mais pas de panique ! L’AES (Confédération des États du Sahel), née de cette rupture, promet une « souveraineté véritable », rien que ça.
Dans un élan d’autosatisfaction, le ministre a salué la résilience des populations de l’AES, qui auraient su « faire bloc » autour de leurs dirigeants. « Les résultats engrangés nous montrent que ce choix était juste », a-t-il martelé. Quels résultats ? Mystère. Mais après tout, pourquoi gâcher la fête avec des détails ?
Entre fierté affichée et tacles bien sentis à l’ancienne « grande famille » ouest-africaine, cette cérémonie aura surtout servi de tribune à une rhétorique triomphaliste. Reste à savoir si, derrière les discours flamboyants et les drapeaux fièrement hissés, l’AES parviendra à traduire cette « nouvelle ère » en réalités tangibles pour ses peuples. En attendant, les critiques envers la CEDEAO semblent, elles, être en bonne voie pour devenir le sport national.
Laguinee.info