vendredi, janvier 31, 2025
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Guinée : la corruption est plutôt conjoncturelle que structurelle

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La corruption en Guinée, en tant que phénomène structurel plutôt que conjoncturel, constitue un sérieux obstacle au développement socio-économique du pays et affecte profondément la confiance des institutions bancaires et financières internationales.

En Guinée, et depuis belle lurette, la corruption profondément intégrée dans le fonctionnement des institutions publiques, au point de les affaiblir durablement et de compromettre leur crédibilité.

La corruption décrédibilise l »Etat

Le détournement récurrent de fonds publics, comme l’affaire de la BCRG, De la Douane de l’OGP et des 280 milliards signalés à l’ARTP, envoient un message inquiétant à la communauté internationale : celui d’une incapacité de l’État guinéen à garantir la transparence dans la gestion des finances publiques.

Les scandales touchant des institutions stratégiques comme la Banque Centrale ou l’Administration fiscale renforcent cette perception. Cela crée une image d’un pays où les mécanismes de contrôle sont inefficaces, et où les détournements de fonds ne sont pas des anomalies, mais une pratique courante et bien structurée.

La Corruption engendre la méfiance des institutions financières internationales

Pour les institutions bancaires et financières internationales (comme le FMI, la Banque mondiale ou les investisseurs étrangers), la stabilité, la transparence et la bonne gouvernance sont des prérequis essentiels pour accorder des prêts ou investir dans un pays.

Dans un contexte où la corruption est systémique, ces acteurs perçoivent un risque accru de mauvaise utilisation des fonds. Cela peut se traduire par des conditions de prêt plus strictes, un retrait des financements, ou même une suspension de programmes d’aide économique.

De plus, les scandales financiers dans les secteurs clés fragilisent les efforts de mobilisation des ressources nationales.

Lorsque les institutions financières internationales constatent que les fonds qu’elles allouent risquent d’être détournés, elles peuvent rediriger leur soutien vers des pays perçus comme plus fiables, privant ainsi la Guinée d’opportunités cruciales pour son développement.

Conséquences du détournement sur l’économie nationale

L’absence de confiance des institutions financières internationales a des effets en cascade : une réduction des investissements directs étrangers, une augmentation du coût de l’endettement sur les marchés financiers, et un ralentissement de la croissance économique.

Cela freine également les grands projets d’infrastructure et les réformes économiques nécessaires pour sortir le pays de la dépendance aux ressources naturelles.

Une réforme urgente et systémique

En Guinée, malgré la mise en place des mécanismes de contrôle, d’instaurer une transparence totale dans la gestion publique, malgré la mise en place d’une institution robuste judiciaire (CRIEF ) pour sanctionner de manière impitoyable les responsables impliqués, malgré des vagues d’arrestation, la corruption va du mal en pire. Preuve que la corruption demeurera structurelle en Guinée, que le pays continuera à perdre la confiance des partenaires internationaux, que le développement économique et social sera toujours compromis.

 

Yossè Lanciné Camara 

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