À l’approche du verdict tant attendu dans l’affaire Kassory Fofana, le RPG Arc-en-ciel hausse le ton. L’ancien parti au pouvoir attend de la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières (CRIEF) une décision « basée uniquement sur les faits », loin de toute pression politique.
Accusé de corruption, détournement de fonds publics, enrichissement illicite et blanchiment de capitaux, l’ancien Premier ministre est derrière les barreaux depuis avril 2022. Le parquet a requis cinq ans de prison et une amende salée de cinq milliards de francs guinéens. Mais pour le RPG Arc-en-ciel, ces réquisitions sont tout bonnement « excessives ».
« Nous sommes des républicains, favorables à la lutte contre la corruption, mais nous souhaitons que le droit soit dit », martèle un cadre influent du parti, dans des propos relayés par Africa Guinée.
Une affaire au cœur de la gouvernance Alpha Condé
Les accusations contre Kassory Fofana portent sur deux projets d’envergure lancés sous l’ère Alpha Condé : la Mission d’appui à la mobilisation des ressources intérieures (MAMRI) et l’Agence nationale d’inclusion économique et sociale (ANIES). Pour le RPG Arc-en-ciel, ces initiatives avaient pour objectif d’améliorer les conditions de vie des Guinéens.
« Pour juger des faits de corruption, il faut s’appuyer sur des inspections, des audits et des rapports contradictoires », plaide Marc Yombouno, ancien ministre et figure du parti, exigeant une procédure rigoureuse et impartiale.
Un verdict sous haute surveillance
Alors que la date du 13 février approche, l’opinion publique reste divisée. D’un côté, les partisans de l’ancien régime dénoncent un acharnement politique. De l’autre, les défenseurs de la lutte contre l’impunité espèrent un jugement exemplaire.
Le RPG Arc-en-ciel, quant à lui, continue de défendre son champion, rappelant que « toute décision doit s’inscrire dans le cadre du respect strict des lois en vigueur ».
L’affaire Kassory, au-delà de son enjeu judiciaire, reste un test grandeur nature pour la CRIEF et un baromètre de la justice guinéenne face aux figures de l’ancien régime. Le 13 février pourrait bien marquer un tournant dans la lutte contre la corruption… ou raviver les tensions politiques.