lundi, janvier 27, 2025
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Affaire de l’or guinéen disparu à Dubaï : une résolution à l’amiable qui fait des vagues

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L’affaire de la disparition de quatre tonnes d’or guinéen à Dubaï, qui a tenu le pays en haleine ces dernières semaines, vient de connaître un tournant inattendu. Alors que plusieurs personnalités influentes, dont Dr Karamo Kaba, Gouverneur de la Banque centrale, et Tidiane Koita, président de l’Union nationale des orpailleurs de Guinée, avaient été placées en garde à vue, une résolution à l’amiable a été annoncée dans la nuit du 23 au 24 janvier 2025. Libérés après trois jours d’interrogatoires, les principaux suspects sont désormais libres, suscitant une vague d’interrogations et d’indignation au sein de l’opinion publique.

Une issue controversée

Si cette résolution semble clore l’affaire du point de vue des autorités, elle laisse place à de nombreuses interrogations. Le président du Bloc Libéral, Dr Lansana Faya Milimouno, a été l’un des premiers à réagir, exprimant son étonnement face à une telle conclusion sans poursuites judiciaires.

« Si en République de Guinée, l’affaire de disparition d’une si grande quantité d’or peut se régler à l’amiable, alors qu’on nous donne la paix dans ce pays ! Que l’affaire d’Air Guinée soit aussi réglée à l’amiable, et qu’on en finisse avec celle de la MAMRI », a-t-il déclaré avec une pointe d’ironie, chez nos confrères d’Africaguinee.

Pour Dr Milimouno, cette affaire symbolise les failles profondes de la gouvernance actuelle et appelle à un audit général du Comité National du Rassemblement pour le Développement (CNRD). Selon lui, les scandales de corruption sous cette transition surpassent ceux des précédents régimes :

« En trois ans, les scandales qui ont éclaboussé l’administration publique sont de loin supérieurs à ceux des 24 ans de Lansana Conté et des 11 ans d’Alpha Condé. La Guinée va de mal en pire », martèle-t-il, ajoutant que le peuple guinéen doit cesser d’être dupé par des promesses vides.

Un peuple désabusé

Avec son franc-parler habituel, Dr Milimouno ne cache pas sa déception vis-à-vis de l’espoir suscité par le coup d’État du 5 septembre 2021, qui avait renversé le régime d’Alpha Condé. « Nous nous sommes lourdement trompés. Aujourd’hui, je dis au peuple de Guinée que son cauchemar est loin de finir. Il faut attacher la ceinture et se préparer à un combat acharné pour la survie de notre pays. »

Ses propos résonnent chez une population lassée par les scandales et les décisions opaques. Sur les réseaux sociaux, où il est l’un des rares leaders politiques à être véritablement actif, de nombreux internautes expriment leur frustration face à l’absence de justice dans cette affaire de l’or disparu.

Le silence du gouvernement

De son côté, le gouvernement tente de calmer le jeu. Lors du conseil des ministres du 23 janvier 2025, le président de la Transition, Général Mamadi Doumbouya, a réaffirmé son engagement dans la lutte contre la corruption, promettant plus de transparence et de reddition des comptes. Pourtant, l’absence de détails sur la résolution de cette affaire ne fait qu’alimenter les spéculations.

Les observateurs dénoncent une gestion opaque et réclament des réformes en profondeur pour éviter de nouveaux scandales financiers.

La Guinée à la croisée des chemins

Cette affaire met une fois de plus en lumière les défis persistants auxquels la Guinée est confrontée en matière de gouvernance et de transparence. Le pays, en quête de stabilité et de développement, semble pris dans une spirale où les affaires sensibles se règlent à huis clos, loin des exigences de redevabilité citoyenne.

Pour les Guinéens, l’affaire de l’or disparu à Dubaï est loin d’être classée. Elle reste un symbole criant de l’urgence d’une réforme profonde des institutions et d’un véritable sursaut patriotique pour assainir la gestion des ressources nationales.

IAC, pour Laguinee.info 

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