Aux Comores, le président Azali Assoumani semble vouloir transformer la République en une affaire de famille. Lors d’un discours tenu jeudi, le chef de l’État a déclaré sans détour son intention de céder le pouvoir à son fils, Nour El Fath, à l’horizon 2029. « Je placerai mon fils pour me remplacer à la tête de l’État et du parti », a-t-il affirmé, sous les applaudissements de ses partisans selon les informations rapportées par sputnik Afrique.

En attendant l’échéance, le président n’a pas perdu de temps : il a confié à son fils la coordination des affaires gouvernementales, lui octroyant des pouvoirs élargis au sein du cabinet. Une mise en orbite qui ne laisse guère de place au doute sur les intentions du régime.

Si Nour El Fath reste pour l’instant muet face à cette annonce, l’opposition, elle, dénonce un passage en force. Pour beaucoup, cette déclaration officialise une transition dynastique qui ne dit pas son nom. Déjà en janvier, le parti au pouvoir s’était arrogé une victoire aux élections législatives, dans un contexte marqué par des boycotts et des accusations de fraude. La réélection d’Azali Assoumani l’année dernière avait elle aussi été assombrie par de vives contestations et des soupçons de manipulation électorale.

Dans un archipel où la démocratie vacille au gré des intérêts personnels, l’annonce du président vient raviver les inquiétudes sur l’avenir politique des Comores. À moins d’un sursaut populaire ou d’un retournement de situation, Nour El Fath semble en passe d’hériter d’un trône soigneusement préparé par son père.

Reste à voir si les Comoriens accepteront cette succession annoncée ou si la résistance, déjà en gestation, prendra de l’ampleur dans les mois à venir.

Laguinee.info