Quatre ans, ça commence à faire long. Et les partis politiques maliens ne comptent plus patienter indéfiniment. Ce mercredi 22 janvier, une douzaine de formations politiques ont publié une déclaration commune, réclamant haut et fort un calendrier électoral précis et détaillé, histoire d’en finir avec une transition qui semble s’éterniser.
Ce n’est pas la première fois qu’ils le demandent, mais cette fois, le ton est plus ferme. Après un discours de fin d’année du Président de la transition qui a soigneusement évité le sujet des élections, la classe politique s’inquiète : « absence de perspectives », « lendemains incertains », les mots sont lâchés. Pour ces partis, il est urgent que les autorités militaires, aux commandes depuis bientôt cinq ans, fixent une feuille de route avant la fin du premier trimestre 2025.
Le flou artistique qui entoure la transition commence à agacer. Rappelons que les autorités avaient, dans un premier temps, promis un retour à l’ordre constitutionnel… avant de repousser l’échéance en 2022, puis encore en septembre 2023, avec un petit « léger » report. Résultat ? Toujours pas de nouvelle date, et le peuple malien est maintenu dans un suspense qui dure bien trop longtemps. Pire, selon les partis signataires, le budget de l’État prévoit des fonds pour les élections en 2025, mais aucun acte concret n’a suivi. Un comble !
Face à ce qu’ils qualifient de gestion unilatérale et opaque, ces partis réclament un cadre de concertation urgent avec le gouvernement pour discuter de la transition et parvenir à une architecture politique plus inclusive. Une manière polie de dire qu’ils en ont assez d’être mis de côté pendant que les autorités avancent à leur rythme, sans consulter personne.
Mais les inquiétudes ne s’arrêtent pas aux élections. Ces partis dressent un tableau sombre de la situation des libertés fondamentales : arrestations arbitraires, exil forcé des opposants, disparitions inquiétantes, autant de pratiques qui ternissent l’image du régime de transition. Ils demandent ni plus ni moins que le respect des droits démocratiques, la libération des prisonniers d’opinion et le retour des exilés politiques.
Alors, le Mali va-t-il enfin se doter d’un calendrier clair pour sortir de cette transition sans fin ? Les Maliens attendent des réponses, et cette fois, ils espèrent ne pas se retrouver face à un nouveau report « léger ».
Laguinee.info