L’affaire opposant la Fédération Guinéenne de Football (FEGUIFOOT) à la Confédération Africaine de Football (CAF) prend une tournure de plus en plus tendue. Malgré le rejet initial de sa plainte concernant la présence d’un joueur tanzanien non inscrit sur la feuille de match officielle, la FEGUIFOOT refuse de s’incliner et poursuit son bras de fer avec l’instance continentale.
Une plainte rejetée, mais pas oubliée
Tout commence le 19 novembre 2024, lorsque la Guinée affronte la Tanzanie dans un match officiel. Défaite sur le terrain, la sélection guinéenne n’a pas tardé à réagir en déposant une plainte auprès de la CAF, dénonçant l’alignement d’un joueur tanzanien dont le numéro ne figurait pas sur la liste officielle. Cependant, coup de théâtre : la commission disciplinaire de la CAF rejette la requête guinéenne sans fournir d’explications claires.
Face à cette décision jugée incompréhensible, la FEGUIFOOT ne s’est pas avouée vaincue. Le 26 décembre 2024, elle a officiellement demandé des éclaircissements sur les raisons du rejet de sa plainte. Un mois plus tard, aucune réponse en vue. Silence radio du côté de la CAF.
La Guinée hausse le ton
Ne comptant pas rester dans l’ombre, la FEGUIFOOT a décidé de durcir le ton en adressant, le 10 janvier 2025, une nouvelle lettre à la CAF. Dans ce courrier au ton ferme mais courtois, la fédération guinéenne rappelle les dispositions réglementaires en vigueur. Elle souligne que, selon l’article 54.5 du Code disciplinaire de la FIFA, le délai de recours ne commence à courir qu’après réception de la décision motivée. Une exigence que la CAF semble ignorer, bloquant ainsi toute possibilité d’appel.
Dans cette correspondance, la FEGUIFOOT ne mâche pas ses mots et demande « avec insistance » une réponse immédiate. Et pour cause : l’absence de réponse compromet l’exercice du droit de recours et empêche la Guinée de défendre ses intérêts dans les délais impartis.
Le TAS en ligne de mire
Mais la fédération guinéenne ne compte pas s’arrêter là. Si la CAF persiste dans son mutisme, la FEGUIFOOT envisage désormais de porter l’affaire devant le Tribunal Arbitral du Sport (TAS), une menace qui montre bien sa détermination à aller jusqu’au bout.
Ce bras de fer révèle une fois de plus les dysfonctionnements récurrents au sein des instances dirigeantes du football africain. La Guinée, décidée à faire respecter ses droits, pourrait bien créer un précédent en allant jusqu’à la plus haute juridiction sportive internationale.
En attendant, la balle est dans le camp de la CAF, qui devra sortir de son silence si elle veut éviter une escalade juridique dont elle se serait sans doute bien passée.
IAC, pour Laguinee.info