Le rapport de la mission d’évaluation des besoins électoraux (NAM) des Nations Unies, déployée à Conakry en réponse à la demande du Premier ministre guinéen, met en lumière les défis majeurs auxquels la Guinée est confrontée dans la préparation de ses prochaines échéances électorales.
Le document souligne que « le climat politique reste marqué par une profonde polarisation et une méfiance généralisée entre les acteurs politiques et les autorités de transition », ce qui constitue un frein majeur à un processus électoral inclusif et apaisé.
Les constats clés du rapport
Le rapport identifie plusieurs préoccupations majeures liées au processus électoral en Guinée :
1. Un climat politique tendu et polarisé
La méfiance généralisée entre les acteurs politiques et les autorités de transition.
Le manque de concertation autour des réformes électorales et institutionnelles.
La dissolution et la suspension de plusieurs partis politiques, réduisant l’espace de participation démocratique.
Selon le rapport, « les acteurs politiques dénoncent l’absence d’un dialogue inclusif sur les réformes en cours et expriment des préoccupations quant à la transparence du processus », soulignant ainsi un besoin urgent de restaurer la confiance entre les parties prenantes.
2. Un cadre juridique et institutionnel fragile
L’absence d’un cadre juridique clair pour l’organisation des élections.
Des incertitudes sur le mandat et l’indépendance des organes de gestion électorale.
Le retard dans la mise en place des instruments légaux nécessaires pour encadrer le processus.
À ce sujet, le rapport mentionne que « la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) peine à affirmer son indépendance et à rassurer les parties prenantes sur sa capacité à organiser des élections crédibles », ce qui suscite des interrogations quant à l’impartialité des prochaines échéances électorales.
3. Des défis logistiques et techniques
Des lacunes dans la mise à jour du fichier électoral.
Un manque de ressources humaines et financières pour l’organisation des scrutins.
L’insuffisance des capacités techniques pour garantir un processus électoral crédible et transparent.
Le rapport souligne que « les infrastructures électorales, notamment le système d’enregistrement des électeurs, nécessitent une modernisation urgente pour garantir l’exactitude et l’intégrité des données électorales », mettant en avant des préoccupations sur la fiabilité du fichier électoral.
Les recommandations des Nations Unies
Face à ces défis, la mission recommande plusieurs mesures pour renforcer le processus électoral guinéen. Parmi elles, « la nécessité d’un dialogue inclusif entre toutes les parties prenantes afin d’établir un consensus sur les réformes électorales », ainsi que des actions concrètes pour améliorer la transparence et la crédibilité du processus.
Le rapport insiste également sur « l’importance d’un appui technique et financier accru de la part des partenaires internationaux afin d’accompagner la Guinée dans l’organisation d’élections conformes aux standards internationaux », soulignant le rôle crucial de la communauté internationale dans la réussite de ce processus.
Les Nations Unies encouragent la Guinée à prendre en compte ces recommandations pour éviter de nouvelles tensions et garantir un processus électoral inclusif, transparent et crédible.
Laguinee.info