Le ton est monté du côté du ministère de la Défense nationale. L’ambassadeur Aboubacar Sidiki Camara, ministre de la Défense, n’a pas mâché ses mots en dénonçant vigoureusement l’attitude de certains Guinéens de la diaspora, qu’il accuse de mener une véritable « campagne de bashing » contre leur propre pays depuis l’étranger.

S’exprimant à Forécariah devant des fonctionnaires récemment recrutés par l’État, le ministre a fustigé ce qu’il considère comme un manque de patriotisme de la part de certains compatriotes vivant hors des frontières nationales.

« Cramer derrière son petit téléphone »

Dans une déclaration pour le moins incisive, le général à la retraite a vivement critiqué ces Guinéens qui, selon lui, profitent de leur exil pour s’adonner à des critiques virulentes contre leur pays.

« Aujourd’hui, ce qui fait la beauté du Guinéen, c’est d’aller s’exiler en France, aux États-Unis, cramer derrière son petit téléphone, cracher sur sa patrie, si c’est encore la sienne. Où est le sentiment national ? Où est l’amour de la patrie ? Où est la fierté de continuer à brandir le rouge-jaune-vert, au nom du sacrifice du sang versé de nos aïeux ? » s’est-il exclamé, visiblement agacé rapporte Africaguinee.com.

Pour le ministre, l’attachement à la patrie ne se limite pas à des paroles, mais doit se traduire par des actes concrets.

La nationalité, une question de responsabilité

Poursuivant son intervention, Aboubacar Sidiki Camara a rappelé la notion même de citoyenneté, soulignant que celle-ci va bien au-delà d’un simple statut juridique.

« Qu’est-ce que c’est que la nationalité ? C’est le lien juridique qui lie un citoyen à son pays. Qu’est-ce que c’est qu’un citoyen ? Ce sont les habitants de la cité, dérivés de la Grèce antique. On pouvait être grec sans être citoyen. C’est ceux qui étaient affranchis, qui assumaient leurs responsabilités, qui étaient des citoyens. Être citoyen est une noblesse au sein d’une nation », a-t-il expliqué, adoptant un ton à la fois pédagogique et ferme.

À travers ces propos, le ministre entend rappeler que la citoyenneté implique des devoirs, et que la critique systématique du pays depuis l’étranger ne saurait remplacer un engagement constructif.

Un appel au sursaut patriotique

Ce coup de gueule du ministre s’inscrit dans un contexte où la Guinée fait face à des critiques croissantes sur la gestion des affaires publiques. Des voix de la diaspora se sont élevées ces derniers mois pour dénoncer la corruption, les violations des droits humains et la gouvernance du pays.

Mais pour l’ambassadeur Camara, ces critiques, bien qu’ayant leur place dans un débat démocratique, ne doivent pas se transformer en « campagne de dénigrement » systématique.

En attendant, son message est clair : la Guinée a besoin de tous ses enfants, qu’ils soient à l’intérieur ou à l’extérieur, pour construire une nation forte et fière de ses couleurs.

Laguinee.info