Dans le monde de l’art en Guinée, une jeune étudiante commence à se faire un nom. Hélène Cécé Guilavogui, inscrite en deuxième année de licence à l’Institut Supérieur des Arts et Mory Kanté de Dubreka (ISAMK/D), incarne une génération de jeunes artistes prêts à déjouer les attentes et à revendiquer leur place dans un domaine souvent perçu comme dominé par les hommes.

Un parcours atypique, une passion naissante

À première vue, le parcours d’Hélène pourrait sembler peu ordinaire. Après l’obtention de son baccalauréat en 2023, elle est orientée vers l’ISAMK/D, sans vraiment savoir où cette voie allait la mener. « Je n’étais pas du tout d’accord, je ne savais même pas ce qu’était un institut d’arts », avoue-t-elle. Pourtant, au fur et à mesure de sa formation, quelque chose en elle se révèle. C’est lors de sa deuxième année de licence, en découvrant différentes spécialités artistiques, qu’Hélène se dirige vers le dessin, une discipline qu’elle aime profondément. « J’ai compris que j’aimais la peinture depuis longtemps, mais je ne savais pas encore à quel point cela allait devenir ma passion », raconte-t-elle avec sincérité.

Un engagement total dans la pratique artistique

Depuis ce déclic, Hélène se consacre pleinement à sa passion. Bien que la maîtrise du dessin ne soit pas encore totale, elle travaille sans relâche pour perfectionner sa technique. Ses journées sont rythmées par des exercices, mais aussi par des projets collaboratifs au sein de son institut. Avec ses enseignants, elle participe activement à l’embellissement des espaces de l’ISAMK/D, transformant les murs en véritables œuvres d’art. Ces expériences pratiques lui permettent de se forger un regard critique et de mieux comprendre les subtilités de son art.

Le soutien familial, un pilier essentiel

Malgré les difficultés liées à ce domaine encore sous-exploité en Guinée, Hélène trouve un soutien précieux auprès de ses parents. Ces derniers, bien que réticents au départ, sont désormais convaincus de la valeur de son engagement artistique. « Ils m’aident financièrement, ce qui me permet de m’acheter le matériel nécessaire comme des crayons, des pinceaux et des peintures », explique-t-elle. Ce soutien matériel est complété par un investissement personnel important de la part de la jeune étudiante, qui achète aussi de son propre chef certains outils. Cela lui permet de se sentir plus sereine et concentrée sur son art.

Une inspiration tirée de l’histoire de l’art guinéen

Pour alimenter sa créativité, Hélène s’inspire des grands artistes guinéens. Elle cite notamment Gado, un ancien élève de l’ISAMK/D, dont les œuvres sont désormais reconnues à l’international. « Gado représente un modèle pour moi. Il montre qu’il est possible de faire rayonner l’art guinéen à travers le monde », dit-elle avec admiration. Une inspiration qui nourrit ses ambitions : celle de représenter un jour son pays sur les scènes internationales et de montrer que la Guinée peut produire des artistes de renommée mondiale.

Surmonter les stéréotypes : un combat quotidien

Dans un domaine artistique où les femmes sont encore minoritaires, Hélène fait face à des stéréotypes persistants, tant au sein de sa famille que dans la société. Ses parents, bien qu’encourageants, avaient initialement espéré qu’elle se dirige vers des études d’architecture, un secteur qu’ils jugent plus prometteur. Mais Hélène a fait le choix de suivre sa passion. « Même certains de mes amis m’ont dit de laisser tomber, mais j’ai refusé. Je savais que c’était ce que je voulais faire », affirme-t-elle avec détermination. Cette attitude témoigne de sa volonté de dépasser les attentes sociales et de prouver que l’art est une voie tout à fait légitime, surtout pour les femmes.

Des ambitions internationales

Loin de se contenter d’un succès local, Hélène rêve de briller sur la scène internationale. « Je veux représenter la Guinée dans les plus grandes compétitions artistiques et qu’on parle de moi dans les médias », confie-t-elle. Son ambition est claire : devenir une figure incontournable de la peinture, et à terme, faire rayonner son pays à travers ses œuvres. « Dans quelques années, je serai une grande star de la peinture », dit-elle avec conviction.

Un appel à ses pairs

Dans un dernier message à la jeunesse, Hélène encourage ses camarades à ne pas craindre de suivre des voies artistiques, encore trop souvent négligées. « L’art est une véritable carrière professionnelle. Il peut faire briller notre pays à l’international », souligne-t-elle. Pour elle, l’art est bien plus qu’une passion, c’est une mission. Une mission qu’elle poursuit sans relâche, avec l’espoir de transformer son rêve en réalité.

À travers son parcours, Hélène Cécé Guilavogui incarne la jeune génération guinéenne qui refuse de se conformer aux attentes traditionnelles. Son engagement, sa passion et ses ambitions sont un exemple pour tous ceux qui croient en la force de l’art pour changer le monde.

IAC, pour Laguinee.info