Quand la politique flirte avec la sagesse populaire, les débats prennent une tournure inattendue. Sommé de quitter le Conseil National de la Transition (CNT) par son parti, le RPG Arc-en-ciel, Sayon Mara, conseiller national et représentant du parti d’Alpha Condé, a choisi de répondre… à sa manière. Avec une pointe de philosophie et une touche d’ironie, il a lancé :

« Une sagesse maninka nous enseigne que donner sa fille en mariage ne donne point le droit à un père d’aller la prendre ou de diriger son foyer comme bon lui semble. Chaque foyer a ses règles et principes. Bon début de semaine à tous. »

Un message subtil, mais ô combien évocateur, qui semble suggérer que le CNT est désormais son « foyer », avec ses propres règles, et que le RPG Arc-en-ciel ferait mieux de s’y faire.

Une réponse qui fait grincer des dents

Dans les rangs du RPG Arc-en-ciel, cette sortie n’a pas manqué de susciter des réactions. Certains cadres du parti, qui espéraient un retour rapide de leur représentant, voient dans cette déclaration une esquive habile, voire un pied de nez.

Marc Yombouno, figure influente du parti, ne cache plus son impatience. Lors de l’assemblée générale du parti, il a déclaré: « Ce n’est pas une question de philosophie ou de proverbe. Si nous t’avons envoyé, nous pouvons te rappeler. La loyauté et la discipline priment. »

Une résistance qui s’organise ?

Sayon Mara n’est pas le seul à jouer la montre. Ses collègues Ahmed Tidiane Sylla (UFR) et Fadja Baldé (UFDG), eux aussi invités à rendre le tablier, observent la situation avec un silence stratégique. Certains observateurs politiques y voient une tactique pour négocier leur sortie en douceur ou, qui sait, tenter de prolonger l’aventure.

Entre fidélité et liberté

Le dilemme de Sayon Mara est celui de nombreux élus issus des partis politiques : une fois investis dans une institution, jusqu’où va leur autonomie face aux injonctions de leur formation d’origine ?

En attendant, le feuilleton se poursuit, et le RPG Arc-en-ciel devra peut-être trouver d’autres moyens que la pression pour convaincre son « gendre » « récalcitrant » de rentrer au bercail. Une chose est sûre, la semaine commence sous le signe de l’humour… et de la fermeté.

Laguinee.info