mardi, janvier 21, 2025
spot_img
spot_img
spot_img
spot_img

Procès Kassory : “C’est un règlement de compte politique “

À LIRE AUSSI

spot_img

Le procès de l’ancien Premier ministre guinéen, Ibrahima Kassory FOFANA, s’est poursuivi ce lundi 20 janvier 2025 devant la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF). Accusé de détournement de deniers publics, d’enrichissement illicite et de blanchiment de capitaux à hauteur de 15 milliards de francs guinéens, l’ex-chef du gouvernement d’Alpha Condé risque cinq ans de prison ferme, une amende de cinq milliards et la saisie de ses comptes bancaires.

Mais ce qui devait être une étape décisive du procès a pris une tournure inattendue : les avocats de Kassory FOFANA ont tout simplement refusé de plaider, dénonçant une « parodie de justice ». Un coup de théâtre qui, loin d’arrêter la machine judiciaire, a plutôt renforcé la détermination du parquet à aller jusqu’au bout.

Un boycott en guise de protestation

Loin des joutes oratoires habituelles, Me Sidiki BÉRÉTÉ, l’un des avocats de la défense, a préféré jouer la carte de la confrontation avec des déclarations musclées à la sortie de l’audience :

« On ne croit pas à la CRIEF… Ce procès est un règlement de comptes politique. Nous avons refusé de participer à cette mascarade organisée pour satisfaire les hommes de coup d’État. »

Selon lui, les fonds incriminés relèvent du programme MAMRI (Mission d’Appui à la Mobilisation des Ressources Internes) et auraient été gérés dans les règles de l’art. Me BÉRÉTÉ affirme que la Banque centrale et l’ANIES (Agence nationale d’inclusion économique et sociale) ont reçu les sommes mentionnées, insinuant que d’autres acteurs, notamment un ministre en poste, devraient également être appelés à la barre.

« Si on cherche les 15 milliards, il faut les demander aux bonnes personnes. Nous, on sait où ils sont allés, et ce n’est pas dans les poches de Kassory », a-t-il lancé avec ironie.

Une justice à double vitesse ?

Pour la défense, ce procès illustre une justice sélective qui s’acharne sur un homme ayant servi l’État pendant 40 ans. Me BÉRÉTÉ rappelle que son client est en détention préventive depuis trois ans pour des faits dont il n’aurait même pas eu la gestion directe.

« On parlait de Plaza Diamond, maintenant c’est une maison à Lambanyi. Kassory est malade, il est en prison pour une maison ? C’est inhumain », a-t-il martelé.

Des déclarations qui alimentent le débat sur la véritable portée de ce procès : volonté de moralisation ou chasse aux sorcières politique ?

Un verdict attendu sous tension

La CRIEF, visiblement peu impressionnée par cette stratégie de la défense, a poursuivi les débats et devrait rendre son verdict dans les prochains jours. Le collectif de défense de Kassory FOFANA, lui, promet déjà de faire appel, quelle que soit l’issue.

Ce procès, qui cristallise les tensions politiques en Guinée, risque donc de connaître de nouveaux rebondissements. Kassory FOFANA, absent des audiences pour raisons de santé, suivra à distance ce qui pourrait bien être le tournant le plus crucial de sa carrière politique.

Laguinee.info

spot_img
- Advertisement -
spot_img
spot_img

ECHO DE NOS RÉGIONS