Les échanges politiques récents entre Pépé Francis Haba, président de l’UGDD, et Souleymane Souza Konaté, membre de la Commission Communication de l’ANAD, ont plongé l’opinion publique dans une réflexion sur les divisions internes de l’opposition guinéenne. Si ces échanges n’ont pas manqué de piquant, ils ont également soulevé des interrogations sur la capacité de l’opposition à s’unir autour d’un projet commun pour la Guinée.

Pépé Francis Haba : une critique acerbe des Forces Vives de Guinée

Tout a commencé lorsque Pépé Francis Haba, homme et président de l’UGDD, a réagi à la situation politique actuelle en s’attaquant aux acteurs réunis sous le label « Forces Vives de Guinée ». Il a mis en avant leur incapacité à parvenir à une transition civile et a dénoncé le manque de cohésion au sein de ce groupe. Pour lui, malgré des opportunités passées, les Forces Vives, composées de figures historiques de l’opposition guinéenne, n’ont pas su saisir les occasions qui se sont présentées.

M.Haba a notamment souligné que même lors de leur tentative en 2010 pour conquérir la magistrature suprême, malgré leur popularité, ils avaient échoué, citant leur naïveté et leur absence de pragmatisme comme des facteurs clés de leur défaite. Il a continué en 2015, notant que la division des voix dues aux égos politiques avait ouvert la voie à Alpha Condé, qui, selon lui, avait mieux maîtrisé son sujet à l’époque. En 2020, malgré un FNDC mobilisé et l’émergence de l’ANAD, Haba a critiqué l’absence de stratégie post-électorale et l’éclatement de l’alliance, ce qui a conduit à l’échec de la transition démocratique.

Il a remis en question la légitimité de ceux qu’il considère comme les « anciens nantis » de la scène politique, les comparant à ceux des années 60 qui, malgré leurs voitures de luxe, continuent de vivre dans un passé révolu. Il a enfin insisté sur le fait que ce groupe d’opposants ne peut prétendre réorganiser le pays alors qu’ils ont échoué à conduire la Guinée vers un avenir meilleur.

Souleymane Souza Konaté : Une réponse cinglante à l’attaque de Haba

Répondant aux critiques acerbes de Haba, Souleymane Souza Konaté, conseiller en communication de Cellou Dalein Diallo, membre des Forces vives, n’a pas mâché ses mots. Il a dénoncé ce qu’il considère comme une attaque injustifiée de la part de l’UGDD, soulignant que de telles déclarations n’étaient rien d’autre qu’une tentative désespérée de se faire une place dans un jeu politique où M.Haba, selon lui, peine à trouver sa place. Pour M.Konaté, ces critiques ne servent qu’à isoler davantage Haba et à le réduire à un simple spectateur dans la lutte pour l’alternance démocratique.

Le Conseiller en communication a insisté sur le fait que, contrairement à ce que l’homme politique Haba laisse entendre, l’opposition guinéenne n’a pas cessé de se battre sur le terrain et que les figures politiques actuelles ont montré leur engagement dans la lutte pour un changement véritable. Il a rappelé que, même en dépit des attaques de Pépé Francis les leaders de l’opposition ont toujours été aux côtés du peuple, sur le terrain, pour promouvoir une alternance démocratique réelle.

Pour Souza Konaté, cette guerre des mots est contre-productive et ne fait que diviser davantage un camp déjà fracturé. Il a fustigé la tendance de certains leaders à chercher la reconnaissance en attaquant leurs propres alliés, au lieu de chercher une véritable unité au sein de l’opposition. Selon lui, ces petites querelles de personnes ne feront que permettre au pouvoir actuel de renforcer sa position en fragmentant l’opposition.

Une opposition divisée, mais une situation qui interroge

Les échanges entre messieurs Haba et Konaté révèlent un malaise profond au sein de l’opposition guinéenne, marquée par des querelles de personnes et une incapacité à se rassembler autour d’un projet politique clair. Ces conflits internes rendent difficile toute forme d’unité nécessaire pour affronter le pouvoir actuel et proposer une alternative crédible aux Guinéens.

 Un besoin urgent de réconciliation

Il est clair que l’opposition doit urgemment mettre de côté ses divisions internes si elle veut réellement porter un projet commun pour l’avenir du pays. Les Guinéens, déjà fatigués par les querelles politiques et les échecs successifs des dirigeants, attendent des actes concrets et non des luttes de pouvoir entre hommes politiques.

Au final, l’essentiel pour la Guinée sera-t-il de continuer à regarder les échanges houleux entre Haba et Souza Konaté ou de voir un véritable rassemblement autour de l’intérêt supérieur du pays ? La réponse à cette question déterminera peut-être la trajectoire politique future de la Guinée.

Laguinee.info