Lors de son passage dans l’émission « On fait le point », diffusée par la télévision nationale, le ministre de l’Urbanisme, de l’Habitat et de l’Aménagement du territoire, Mory Condé, a frappé fort. Chargé, entre autres, de la récupération des domaines spoliés de l’État, il a annoncé une mesure qui ne manquera pas de faire parler : l’acquisition de dizaines de drones pour surveiller et lutter contre les constructions illégales sur les Domaines Publics Maritimes (DPM).
Le ministre, manifestement décidé à moderniser les outils de son département, n’a pas mâché ses mots. « Au 21ᵉ siècle, on ne peut plus envoyer un agent dans la cour de quelqu’un pour dire : Vous avez pris un mètre carré dans la mer. Il faut envoyer des drones. Le ministère n’en disposait pas », a-t-il déclaré avec une pointe de sarcasme. Un tacle discret, mais efficace, à ses prédécesseurs qui, selon lui, manquaient de moyens pour agir.
Drones à la rescousse
Ces nouveaux outils high-tech permettront de survoler les zones concernées et de détecter les infractions en toute discrétion. « Tous ceux qui ont pris un mètre carré de plus dans les DPM vont se considérer comme des locataires dans leur propre maison », a averti le ministre, le ton ferme.
Pour les contrevenants, deux options se dessinent : signer un contrat de location avec le ministère ou voir leur construction démolie… à leurs frais. Une annonce qui risque de faire grincer des dents, mais qui traduit, selon le ministre, la « ferme volonté de l’État de réguler les occupations et de préserver les territoires publics ».
Une modernisation attendue
La mesure, bien que saluée par certains pour son innovation, pose des questions sur sa mise en œuvre. Qui seront ces « pilotes de drones » ? Quid des ressources humaines et financières nécessaires à une telle opération ? Le ministre, lui, semble sûr de son coup, convaincu que les drones permettront d’apporter plus de rigueur et de transparence dans la gestion des DPM.
En attendant, les propriétaires de villas mal placées feraient bien de vérifier leur statut. Dans le viseur du ministère, un mètre carré de trop peut coûter cher. Quant aux drones, ils s’apprêtent à faire ce que des années de plaintes n’ont pas pu accomplir : traquer les abus… depuis les airs.
Entre innovation et provocation
Mory Condé n’a pas seulement présenté un bilan, il a envoyé un message clair. Avec une dose d’humour piquant et une détermination affichée, il montre que l’urbanisme en Guinée entre dans une nouvelle ère. Reste à voir si ces drones feront décoller la régulation ou si cette mesure restera une belle promesse survolant les réalités du terrain.
Laguinee.info