Le Mouvement Patriotique du Salut (MPS), parti au pouvoir au Tchad, a obtenu la majorité des sièges à l’Assemblée nationale lors des élections législatives du 29 décembre, selon les résultats provisoires annoncés dimanche par l’organisme électoral national. Le MPS aurait décroché entre 122 et 124 sièges sur les 188 que compte le parlement tchadien.
Cette victoire consolide l’emprise du président Mahamat Idriss Déby sur le pouvoir, plus de trois ans après sa prise de fonctions à la suite du décès de son père, l’ancien président Idriss Déby Itno. À noter que ces élections marquent la fin d’une transition politique amorcée après cet événement, et le retour du Tchad à un régime constitutionnel.
Une opposition divisée et des accusations de fraude
Le scrutin, premier du genre depuis plus de dix ans, s’est déroulé dans un climat tendu. Le principal parti d’opposition, les Transformateurs de Succès Masra, ainsi que plusieurs autres formations politiques, ont dénoncé des irrégularités. Ils accusent les autorités électorales de manipulations visant à favoriser le MPS.
« Le processus électoral a manqué de transparence », a affirmé un représentant de l’opposition cité par africanews.com. Ces accusations ont toutefois été fermement rejetées par le gouvernement, qui affirme que le scrutin s’est déroulé dans des conditions équitables.
Une participation modérée
Le taux de participation, estimé à 51,56%, reflète un intérêt mitigé de la population pour cette échéance électorale. Ce chiffre pourrait également être le résultat du boycott de certains partis d’opposition, qui avaient appelé leurs sympathisants à ne pas participer.
Outre les législatives, des élections municipales et régionales étaient également organisées, marquant une étape importante pour la décentralisation du pouvoir au Tchad.
Un enjeu pour l’avenir démocratique
Si la victoire du MPS confirme sa domination sur l’échiquier politique tchadien, elle soulève des interrogations sur l’avenir du pays. Les tensions entre le pouvoir et l’opposition, exacerbées par les accusations de fraude, risquent d’alimenter un climat de méfiance et d’instabilité.
En attendant la publication des résultats définitifs, les regards se tournent vers les instances internationales et la société civile, qui auront un rôle clé à jouer dans l’évaluation de la crédibilité de ces élections.
Laguinee.info
