samedi, janvier 11, 2025
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Quel crime Aliou Bah a-t-il commis pour mériter cette prison ?

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En Guinée, le soleil se lève toujours à l’Est, mais la justice, elle, reste figée à l’Ouest, là où la force règne et où la vérité s’achète. Aliou Bah, président du Mouvement Démocratique Libéral, croyait que la parole pouvait encore changer quelque chose dans ce pays fatigué, un pays où la loi n’est qu’un décor, une ombre qui danse au rythme des caprices du pouvoir.

Deux ans de prison, pour avoir parlé. C’est le verdict. Mais qu’a-t-il dit, ce jeune homme ambitieux qui croyait que la politique pouvait être autre chose qu’un jeu de dupes ? On parle d’offense au chef de l’État. On parle de diffamation. Ces mots, aussi lourds que des chaînes, servent à bâillonner ceux qui osent défier les hommes aux costumes bien taillés et aux consciences en lambeaux.

Aliou Bah n’a pas volé. Il n’a pas conspiré dans l’ombre. Il n’a pas pris les armes. Son crime ? Avoir dit tout haut ce que des millions pensent tout bas. Ici, les mots sont plus dangereux que des fusils, car ils réveillent les consciences. Mais un chef d’État, aussi puissant soit-il, devrait-il trembler devant quelques mots ? Pourtant, dans ce pays, le pouvoir n’a pas besoin d’arguments, il n’a besoin que d’une arme : la peur. Et pour alimenter cette peur, il faut des exemples, des têtes à faire tomber. Cette fois, c’est celle d’Aliou Bah.

Son parti crie au scandale, à l’injustice. Mais dans un pays où la justice n’est qu’un reflet brisé, qui les écoutera ? Le peuple ? Il est las, habitué à se taire, à plier sous le poids des régimes qui se succèdent sans jamais changer la donne. La communauté internationale ? Elle envoie des communiqués, organise des sommets, puis s’endort dans son confort. Aliou Bah est seul. Il est seul, comme tous ceux qui ont osé dire non avant lui.

Ah, Conakry ! Ville des colères étouffées et des espoirs mutilés. Ville où les prisons débordent de journalistes, d’opposants, de rêveurs. Ces prisons-là, elles ne sont pas faites pour punir. Elles sont faites pour écraser, pour briser. Elles transforment les hommes en ombres, les leaders en souvenirs. Mais ce que le pouvoir oublie, c’est que les ombres grandissent au coucher du soleil.

Aliou Bah n’est pas un criminel. Il n’a fait que parler. Mais dans cette Guinée d’aujourd’hui, parler est un crime, parce que les mots construisent des ponts là où le pouvoir veut ériger des murs. Mais à force de réduire les voix au silence, le pouvoir sème lui-même les graines de sa chute. On ne peut pas emprisonner une idée. On ne peut pas bâillonner une génération entière.

Alors, quel crime Aliou Bah a-t-il vraiment commis ? Aucun. Mais ici, dans cette Guinée où tout se paie, être libre d’esprit est un délit. Pourtant, Aliou Bah n’est pas un prisonnier. Il est un symbole, un rappel pour ce pays que la vérité, même étouffée, finit toujours par éclater. Un jour, les murs tomberont, les chaînes se briseront. Et ce jour-là, Aliou Bah ne sera plus un opposant. Il sera un héros.

Un Citoyen épris de Liberté

 

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