À Conakry, la chicha s’impose comme un phénomène incontournable dans les milieux festifs et de détente. Lounges spécialisés, restaurants et boîtes de nuit l’intègrent désormais à leurs offres, attirant une clientèle majoritairement jeune. Si cette activité s’avère très lucrative pour les commerçants, elle soulève aussi des questions sur ses effets potentiels sur la santé publique.
Un marché en pleine expansion
Le dynamisme du marché de la chicha ne fait aucun doute. Younoussa Sylla, vendeur spécialisé, confirme cet essor :« La vente de chicha marche beaucoup actuellement. Ceux qui ont des lounges tirent encore plus de profits, car les prix y sont plus élevés. »
En moyenne, une séance de chicha dans un lounge coûte 100 000 francs guinéens, un tarif qui peut grimper dans des cadres plus huppés. Outre les pipes elles-mêmes, les arômes et charbons représentent des sources de revenus supplémentaires pour les vendeurs. Les boîtes de nuit et restaurants, qui surfent également sur cette tendance, enregistrent des marges encore plus importantes.
Une pratique sociale
Au-delà de l’aspect commercial, la chicha s’impose comme un vecteur de sociabilité, particulièrement prisée des jeunes. Toujours selon Younoussa Sylla :« Partout où il y a de la chicha, les gens se rassemblent. Cela attire du monde, notamment les jeunes. »
Cette popularité s’observe notamment chez les jeunes filles, qui constituent une part importante des consommateurs.
Les préoccupations sanitaires
Cependant, cet engouement n’est pas sans conséquences. Aboubacar Sidick Sylla, un jeune habitant de Conakry, s’interroge sur les dangers potentiels de cette pratique :« La fumée dégagée par la chicha n’est pas bonne pour la santé, notamment pour les poumons. Je préfère préserver ma santé. »
Certains vendeurs, bien qu’ayant conscience des risques, conseillent des astuces pour limiter les dégâts. Ils recommandent, par exemple, de consommer du lait après une séance, une méthode supposée « nettoyer les poumons ».
Vers une consommation responsable ?
Malgré les mises en garde, l’attrait pour la chicha à Conakry ne faiblit pas, consolidant son statut de véritable phénomène de société. Face à cet engouement, plusieurs voix plaident pour une consommation modérée, mettant en avant la nécessité de prévenir les éventuels impacts sur la santé.
IAC, pour Laguinee.info