Dans la grande salle des ambassadeurs, Emmanuel Macron a pris la parole. Avec des mots pesés, il a déroulé son récit sur le départ des troupes françaises d’Afrique. Mais derrière la diplomatie, une vérité : ce départ, dit-il, est une décision française.
« Comme on est très polis, on leur a laissé la primauté de l’annonce. Mais ne vous trompez pas, c’est nous qui l’avons [décidé]. Et parfois, il a fallu pousser. »
Ainsi parlait le président, l’air de rappeler que la France, malgré les tambours africains qui ont salué le départ des soldats, reste maître de ses choix. Pas chassée, pas délogée, mais réorganisée.
« Ce n’est pas parce qu’on est poli et correct et qu’on se réorganise nous-mêmes qu’il faudrait que ça se retourne contre nous-mêmes pour dire qu’ils sont chassés d’Afrique. »
Le président a planté un décor moins manichéen. Dans certains de ces pays, dit-il, les armées françaises étaient encore désirées. « Je peux vous dire, dans bien de ces pays, on ne voulait pas enlever l’armée française ni même la réorganiser, mais on l’a assumé ensemble. »
Un départ volontaire ou un éloignement forcé ? Les récits divergent. Mais dans le palais des ambassadeurs, Macron a livré son propre testament de la rupture. L’histoire retiendra peut-être que l’élégance du retrait peut aussi s’écrire au son des applaudissements polis.
Laguinee.info