Koloma-Carrefour Cirage, théâtre d’une nouvelle journée de manifestations, a vibré ce lundi sous l’écho des cris, des altercations et des arrestations. Sur cet axe chaud de la commune de Ratoma, les Forces Vives de Guinée ont, une fois de plus, marqué la scène politique guinéenne, mais pas sans conséquences.
Il est environ 11 heures quand la tension commence à monter. Un groupe de jeunes, galvanisés par l’appel des FVG, investit les ruelles de Koloma. Quelques instants plus tard, le ballet des pick-ups des forces de l’ordre s’intensifie. Des visages jeunes, parfois juvéniles, sont saisis dans la mêlée et embarqués. Parmi eux, au moins sept interpellés, dont des mineurs, arrachés au tumulte du moment par des agents déterminés à contenir toute flambée de violence.
À Bomboly, bastion des contestations, une opposition inattendue s’organise. Des jeunes, farouchement opposés aux manifestations, descendent sur le terrain. Soutenus par les forces de sécurité, ils forment un rempart, refusant de céder une parcelle de bitume aux manifestants. La tension est palpable, les regards sont lourds de défi. C’est dans cet affrontement d’intentions que la vague d’arrestations déferle.
Sur les trottoirs, les boutiques sont fermées, les rues sont désertées, comme si Koloma retenait son souffle. Les habitants, habitués aux soubresauts de ces journées de manifestations, restent cloîtrés, suivant de loin le spectacle d’un quotidien perturbé.
Les autorités, dans un communiqué publié la veille, avaient averti : aucune déclaration préalable n’a été enregistrée, donc aucune manifestation n’est permise. Mais à Conakry, les interdictions semblent rarement éteindre la flamme de la contestation.
Koloma reste figé dans une tension sourde, un calme précaire, témoin d’une journée où la rue a encore parlé, mais où le silence des arrestations a pris le dessus.
Laguinee.info