Le ministre des Affaires étrangères, de l’Intégration africaine et des Guinéens établis à l’étranger, Morissanda Kouyaté, s’est exprimé sur l’évolution des relations entre la Guinée et la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Lors de son passage dans l’émission On fait le point, il est revenu sur les défis et avancées enregistrés depuis l’arrivée au pouvoir du Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD).
Une transition particulière?
Selon le ministre, la Guinée a connu une transition qu’il qualifie d’unique. « La Guinée ne s’est pas réveillée pour dire au général Doumbouya : ‘viens prendre le pouvoir’. Non ! », a-t-il affirmé, soulignant que cette situation était imposée par les circonstances du moment.
Au début, les chefs d’État de la sous-région auraient adopté une position stricte, demandant une transition rapide de six mois. Mais, selon lui, les réticences se sont estompées au fil du temps, au regard des actions entreprises par les nouvelles autorités.
Un gouvernement civil sous un régime militaire
Le ministre a mis en avant l’un des points distinctifs de cette transition : la composition d’un gouvernement entièrement civil malgré la prise de pouvoir par des militaires. « C’est la première fois que des militaires prennent le pouvoir et que le premier gouvernement soit 100 % civil », a-t-il déclaré, estimant que cette démarche envoie un signal fort à la communauté internationale.
Il a également mentionné que cette décision a permis de clarifier les intentions des autorités guinéennes, montrant une volonté de rompre avec les pratiques habituelles des transitions dans la région.
Des débuts tendus avec la CEDEAO
Morissanda Kouyaté a rappelé que les relations entre la Guinée et la CEDEAO ont connu des débuts difficiles. Des sanctions avaient été imposées, incluant l’interdiction de voyager pour les dirigeants guinéens. En réponse, le gouvernement aurait adopté une posture ferme : « Si on ne voyage pas, personne ne vient aussi chez nous. Vous voulez la bauxite, elle est là, mais personne ne vient », a-t-il révélé.
Une reconnaissance progressive
Le ministre s’est réjoui des progrès réalisés depuis ces moments de tension. Aujourd’hui, la Guinée participe pleinement aux réunions de la CEDEAO, ce qui, selon lui, reflète une reconnaissance des efforts déployés par les autorités pour mener à bien cette transition.
Cette réintégration dans les instances régionales témoigne, selon le ministre, de l’évolution positive des relations entre la Guinée et ses partenaires.