Ils sont une centaine, bravant le soleil impitoyable de Conakry, à fouler le pavé devant le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation, ce lundi 30 décembre 2024. Ces enseignants-chercheurs, issus des universités Gamal Abdel Nasser de Conakry et Général Lansana Conté de Sonfonia, réclament avec vigueur ce qu’ils estiment être un droit fondamental : leur intégration à la fonction publique.
Sur leurs pancartes brandies comme des étendards, des slogans incisifs : « À bas l’exploitation intellectuelle ! » ou encore « Rétablissez les enseignants-chercheurs dans leurs droits ! » Une révolte teintée d’amertume face à un système qu’ils jugent injuste, eux qui, après 6 à 10 ans de loyaux services dans les amphithéâtres, se voient écartés du processus de recrutement.
Une exclusion incompréhensible et douloureuse
Guémo Albert Siba Touma, enseignant-chercheur à l’université de Sonfonia, porte la voix de cette indignation collective. Dans un témoignage poignant, il exprime la détresse et l’épuisement moral de ses collègues :
« Nous avons presque épuisé toutes nos forces dans les démarches effectuées à tous les niveaux : universités, ministère de l’Enseignement supérieur, direction nationale de lutte contre la corruption. Malgré tout, nous avons été surpris de voir nos noms retirés de la liste des recrutés», rapporte le révélateur.com.
Selon lui, 56 enseignants auraient été rayés d’une liste pourtant validée par le rectorat. Une injustice que les concernés n’entendent pas laisser passer.
Un combat pour la reconnaissance
Rassemblés comme un seul homme, les exclus dénoncent ce qu’ils considèrent comme une exploitation déguisée. Pendant des années, ils ont formé des générations d’étudiants, sans bénéficier du statut de fonctionnaire, et aujourd’hui, ils voient leurs espoirs de reconnaissance s’envoler.
Leur objectif est clair : réintégrer le processus de recrutement et obtenir un matricule de fonctionnaire. Pour y parvenir, ils unissent leurs forces avec leurs collègues de Gamal Abdel Nasser dans une lutte commune.
Un ultimatum au gouvernement
En organisant ce sit-in, les enseignants-chercheurs espèrent faire entendre leur cri de détresse. Leur message est sans équivoque : après des années de sacrifices et de service, ils exigent des actes concrets du gouvernement. Ils réclament la fin d’un système qu’ils qualifient d’injuste et la reconnaissance de leur contribution au développement du savoir en Guinée.
La question qui reste en suspens : le gouvernement répondra-t-il à cet appel désespéré, ou faudra-t-il davantage de manifestations pour que justice soit rendue ? Une chose est certaine, ces enseignants-chercheurs ne comptent pas baisser les bras.
Laguinee.info