jeudi, janvier 9, 2025
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Carburant introuvable: Quand le pouvoir pompe nos espoirs

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La Guinée, ce pays où l’essence n’est plus qu’un doux mirage, et où chaque litre de carburant semble être trié sur le volet par les caprices d’une royauté moderne. Alors que les Guinéens rêvaient encore de leur plein d’essence comme d’une évidence, voilà qu’ils se réveillent dans un cauchemar digne des pires dystopies : des stations vides, des véhicules immobiles, et des communiqués officiels aussi crédibles qu’un poisson qui promet de voler.

La SONAP, ce colosse pétrolier, nous a gratifiés d’une déclaration rassurante il y a cinq jours : « Il n’y a ni rupture ni pénurie. Continuez à vivre comme si tout allait bien. » Et pourtant, quelques jours plus tard, la réalité frappe plus fort qu’un coup de klaxon sur une route embouteillée : « En raison des intempéries, le bateau n’a pas accosté. » Voilà une excuse aussi vieille que les intempéries elles-mêmes. Les Guinéens, eux, n’ont qu’une seule question : combien de fois un bateau peut-il échouer à remplir nos réservoirs avant qu’on n’arrête de croire à cette mauvaise comédie ?

Le spectre d’un complot à la pompe

Serait-ce un hasard si cette crise survient à l’approche d’une date fatidique, celle du 31 décembre 2024, marquant la fin supposée de la transition ? Le carburant manquerait-il juste pour calmer les ardeurs des populations désireuses de manifester leur mécontentement ? Ou, soyons audacieux, est-ce une manière élégante de nous rappeler que, dans une refondation, même la mobilité doit être « réformée » ?

Les théories fleurissent. Certains y voient une tentative de museler le pays tout entier, immobilisant motos, voitures et esprits révoltés. D’autres dénoncent l’incompétence d’une SONAP qui, dans une ironie magistrale, semble davantage spécialisée dans la désinformation que dans l’approvisionnement pétrolier.

Des prix qui flambent, des espoirs qui s’éteignent

Pendant ce temps, le marché noir prospère. Là où un litre coûtait déjà un prix exorbitant de 12.000 GNF, il atteint désormais des sommets olympiens, frôlant les 30.000 GNF. Dans ce chaos, les taxis-motos, véritable artère du transport en Guinée, sont à l’arrêt. Les communautés rurales, dépendantes des motos, vivent une paralysie économique et sociale sans précédent.

Avant, disent certains, ces crises n’existaient pas. Mais depuis l’arrivée du CNRD, on semble revisiter les pages les plus sombres de notre histoire. Si la « refondation » promise est une marche, alors c’est une marche arrière.

Le carburant : luxe ou privilège ?

Dans cette Guinée post-2021, le carburant n’est plus une nécessité mais un luxe, géré comme un privilège royal. La gestion actuelle est-elle digne d’un État moderne ou d’un royaume réinventé où l’essence se mérite ? Pendant ce temps, les Guinéens attendent des réponses. Mais surtout, ils espèrent qu’un jour, ils n’auront plus à se demander si l’essence arrivera avant leur prochain trajet.

Alors, rupture involontaire ou manœuvre délibérée ? L’histoire jugera, mais en attendant, les Guinéens, eux, comptent leurs derniers francs, avec un regard désabusé sur un avenir qui semble chaque jour plus incertain.

 

Laguinee.info

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