Dans une déclaration percutante publiée le 29 décembre 2024, un collectif de 150 universitaires et journalistes guinéens s’élève contre l’arrestation jugée arbitraire d’Aliou Bah, leader politique et figure de l’opposition. Selon ces signataires, cette arrestation s’inscrit dans une stratégie systématique d’élimination des voix dissidentes menée par le Comité National du Rassemblement pour le Développement (CNRD).

Une répression généralisée dénoncée

Le collectif pointe du doigt une série d’événements troublants : disparition de personnalités comme Foniké Mengué et Mamadou Billo Bah, cas non résolus de journalistes comme Habib Marouane Camara, et assassinats présumés de figures telles que le Général Sadiba Coulibaly et le Dr Mohamed Dioubaté. Ces faits, qualifiés de « machine à broyer », illustrent, selon eux, une volonté de contrôle absolu exercée par le régime en place.

Une transition sous le joug de la brutalité

Les universitaires et journalistes affirment que le CNRD, loin de conduire une transition pacifique, aurait instauré un régime totalitaire rappelant les heures sombres des dictatures passées. Ils dénoncent une répression ciblée contre les journalistes, les intellectuels et les citoyens critiques, utilisant intimidation, harcèlement et menaces de mort.

Un échec annoncé

Dans leur déclaration, les signataires accusent le CNRD d’avoir trahi les espoirs du peuple guinéen en échouant à initier une véritable transition. Pour eux, les rares réalisations du régime, notamment dans les travaux publics, ne seraient qu’une « théâtralisation politique » destinée à masquer l’absence de vision constructive.

Un appel à la résistance et à la patience

Malgré ce tableau sombre, les 150 signataires appellent à ne pas céder à la peur. Ils encouragent une lutte à long terme contre la dictature, basée sur la dénonciation par les idées, les écrits et les propositions. Confiants dans la fin inéluctable du régime, ils rappellent que toute dictature porte en elle les germes de sa propre chute.

Ce manifeste se veut un acte de résistance symbolique face à un régime accusé d’étouffer les libertés fondamentales, et une exhortation à continuer le combat pour une Guinée démocratique et apaisée.

Laguinee.info