Le 28 décembre 2024, Mohamed Lamine Kamissoko, membre du bureau politique national du RPG arc-en-ciel, a exprimé de vives inquiétudes concernant la situation actuelle de la Guinée. Dans un entretien accordé à Guineematin.com, il a interpellé le CNRD, la junte militaire actuellement au pouvoir, sur les souffrances continues du peuple guinéen et sur le non-respect des engagements pris lors de la transition politique.
Une transition qui stagne
Conformément à l’accord signé avec la CEDEAO, la transition guinéenne devait se terminer le 31 décembre 2024, avec des élections devant marquer la fin du régime militaire. Cependant, à quelques jours de cette échéance, aucune élection n’a été organisée, et les promesses d’amélioration des conditions de vie des Guinéens peinent à se concrétiser. La hausse des prix des denrées de première nécessité et l’insécurité grandissante sur le territoire national témoignent de l’inefficacité du processus de transition.
Lamine Kamissoko a souligné que la durée de 24 mois fixée pour la transition était déjà perçue comme un compromis, mais que la situation ne s’est guère améliorée depuis. Il a également dénoncé l’absence de consultation des grandes formations politiques du pays dans l’élaboration de la charte de transition et des décisions prises à cet égard. Pour lui, la transition devrait être consacrée à l’organisation des élections, ce qui semble loin d’être le cas.
La souffrance du peuple guinéen
Dans son intervention, Kamissoko a mis en lumière la réalité de la vie quotidienne des Guinéens, en soulignant que « le peuple a souffert, le peuple a faim, le peuple est en insécurité« . Il a évoqué les nombreux cas de kidnapping, d’assassinats et de violations des libertés individuelles, soulignant que les libertés de la presse et d’expression étaient de plus en plus restreintes. « La Guinée ne peut plus supporter cette situation« , a-t-il déclaré.
Il a appelé les organisations internationales, telles que l’ONU, l’UA, la CEDEAO, ainsi que l’Union Européenne, à intervenir pour faire pression sur le CNRD afin qu’il respecte son engagement et permette à la Guinée de retrouver un régime démocratique. Selon lui, le développement d’un pays ne peut se faire sans liberté et démocratie.
La fin de la participation des forces vives
M.Kamissoko a également annoncé que les forces vives de Guinée, regroupant partis politiques, associations, syndicats et société civile, n’accepteraient plus de participer aux travaux des institutions de la transition, tant que le CNRD ne respecterait pas ses engagements. « Nous ne reconnaissons plus le CNRD », a-t-il affirmé, appelant à un arrêt immédiat de leur participation aux organes de la transition.
L’honorable Lamine Kamissoko a exprimé un profond mécontentement face à l’inaction de la junte militaire et a insisté sur le besoin urgent d’un changement pour éviter une détérioration supplémentaire de la situation politique et sociale en Guinée.
Laguinee.info