Décembre 2024, un mois de suspens et d’attente. Les Guinéens, piégés dans un tourbillon de promesses, scrutent l’horizon, espérant entrevoir la fin de la transition dirigée par le général Mamadi Doumbouya. Mais à chaque lever du soleil, un nouveau scandale fait surface, dévoilant un visage tordu et dissimulé derrière les slogans de refondation. Cette transition, censée être l’aube d’une nouvelle ère, se transforme en une nuit sans fin, où les ombres des malversations financières dansent sur le toit du pays.
À la Douane, un montant vertigineux de 700 milliards de francs guinéens disparaît dans les abysses de la corruption, emportant avec lui le directeur général et neuf autres complices dans une valse infernale de négligence et d’impunité. En attendant, disons qu’ils sont « présumés « . Et pendant ce temps, 33 entreprises, complices silencieuses ou actrices volontaires de ce pillage, regardent le pays sombrer dans le chaos, leurs poches gonflées à bloc.
À l’OGP, une scène digne des plus grands drames, où la justice, aveugle mais prompte à réagir, n’a pas encore tranché, mais où le directeur général, malgré tout, se voit limogé pour « mauvaise gestion ». Quoi de plus ironique qu’une gestion calamiteuse dans un pays déjà rongé par l’inefficacité et la cupidité ? Le limogeage devient alors une mascarade, un simple coup de théâtre dans une pièce dont le dénouement ne fait que prolonger l’incompréhension.
À la Banque Centrale, c’est une disparition ou du moins, un manque de 400 tonnes d’or qui défie la logique et l’éthique. Où est passé cet or ? Dans les poches des magouilleurs ? En Afrique, l’or est le symbole de la richesse, mais ici, il semble avoir été absorbé par un trou noir dont la transition elle-même est complice.
En atrendant le chiffre officiel, a la Direction générale des Impôts, le parfum de l’argent sale flotte dans l’air. 17 milliards envolés dans une histoire sordide, mais d’autres voix plus insistantes murmurent de chiffres encore plus effrayants, jusqu’à 1000 milliards. La vérité semble aussi insaisissable qu’un mirage dans le désert.
Alors, où est la refondation promise par le CNRD et son équipe ? La refondation… Ou plutôt la déconstruction. La déconstruction d’un rêve de justice et d’équité, miné par des scandales qui se succèdent, dévorant chaque once de crédibilité. Comment croire encore à un avenir radieux, quand l’horizon est obscurci par une brume épaisse de corruption et d’incompétence ?
Cette transition est devenue un spectacle grotesque, une farce tragique où les acteurs, imbus de leur pouvoir, se jouent de la naïveté du peuple. On nous parle de reconstruction, mais en réalité, ce sont des fondations pourries qu’on nous impose, sur lesquelles tout semble susceptible de s’effondrer à tout moment. La transition n’est pas le pont vers un avenir meilleur, mais une route sinueuse pavée de scandales, de mensonges et d’abus.
Le peuple guinéen, une fois de plus, est laissé à la dérive, piégé entre les promesses d’une refondation et la dure réalité des faits. Mais qui, vraiment, peut encore croire que cette transition, bâtie sur des scandales et des dénis, conduira un jour à un renouveau ? Un mirage, voilà ce que cette transition nous offre. Et si nous n’y prenons garde, il pourrait bien se transformer en un gouffre abyssal.
Laguinee.info