L’arrestation d’Aliou Bah, président du Mouvement Démocratique Libéral (MoDeL), à la frontière de Pamelap continue de susciter une vague d’indignation dans la sphère politique guinéenne. Ce matin, Dr Faya Millimono, président du Bloc Libéral et figure emblématique de l’opposition, a vivement critiqué cette décision, qu’il qualifie d’atteinte grave aux droits fondamentaux.
Dans une intervention musclée, il a interpellé les autorités sur les dérives répétées de la transition. « C’est un choc que j’ai eu quand j’ai appris que mon jeune frère Aliou Bah a été arrêté. Je me demande bien ce qu’on lui reproche. Parce qu’il est un citoyen libre« , a-t-il déclaré.
« Ne donnez pas raison à ceux qui pensent que la vie n’est plus possible en Guinée »
Rappelant sa propre expérience à Pamelap, où il avait été retenu pendant des heures avant de se rendre au Liberia, Dr Faya Millimono a dénoncé des pratiques injustifiées et humiliantes. « Ne donnez pas raison à ceux qui pensent que les droits et libertés ont fui la Guinée« , a-t-il martelé, appelant à une gouvernance respectueuse des principes républicains.
« Aliou Bah n’est pas un homme insolent »
Dr Faya a également défendu la personnalité d’Aliou Bah, qu’il décrit comme un homme intègre et respectueux. « Aliou Bah, je le connais. Ce n’est pas quelqu’un qui peut être insolent à l’égard d’une personne ordinaire, à plus forte raison d’un chef d’État« , a-t-il affirmé.
« En Guinée, dire la vérité est considéré comme une insulte »
Le président du Bloc Libéral a dénoncé une tendance inquiétante où les vérités dérangeantes sont systématiquement qualifiées d’insultes. « Dans notre pays, malheureusement, les mots changent de sens. Quand on dit la vérité, on dit qu’on a insulté », a-t-il déploré, ajoutant que la justice devrait interpréter les lois en toute impartialité, et non selon « ce que veut le prince ».
Une mise en garde au président de la transition
Dr Faya Millimono a tenu à rappeler au président de la transition, Mamadi Doumbouya, sa responsabilité dans la gestion du pays. « Tout ce qui sera gâté sera gâté en son nom », a-t-il averti, soulignant que la protection des droits et libertés des citoyens doit être une priorité absolue.
Il a également appelé à une gouvernance inclusive, insistant sur le fait que les droits des Guinéens ne sont pas négociables. « Invitez tous ceux qui peuvent apporter un plus à la Guinée. Les Guinéens ont des droits et des libertés, et ces choses-là ne se négocient pas. »
Un appel à la vigilance et à la solidarité
Alors que la transition guinéenne traverse une période critique, les propos de Dr Faya Millimono résonnent comme un rappel sévère des attentes populaires. Les regards restent tournés vers l’évolution de la situation d’Aliou Bah, qui demeure en garde à vue, et les décisions futures des autorités de la transition.
IAC, pour Laguinee.info