dimanche, décembre 29, 2024
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Transition: Où Mamadi Doumbouya veut-il mener la Guinée ?

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Le 5 septembre 2021, Mamadi Doumbouya promettait aux Guinéens un avenir meilleur, un « nouveau départ » basé sur la justice, l’unité et le respect des valeurs démocratiques. Trois ans plus tard, il devient clair que ce « nouveau départ » ressemble davantage à une marche forcée dans le brouillard qu’à un véritable projet de transition. La question est simple : où Doumbouya veut-il mener la Guinée ?

Un règne de promesses creuses

La transition était censée rétablir l’ordre constitutionnel d’ici le 31 décembre 2024. Aujourd’hui, cette échéance ressemble à une blague cynique. Rien, absolument rien de concret, ne prouve que le Général et son équipe ont la moindre intention de respecter ce calendrier. La Constitution ? Toujours au point mort. Les réformes électorales ? Un mirage. Les consultations nationales ? Un exercice d’auto-célébration déconnecté des réalités.

Pire encore, le pouvoir semble s’enliser dans une gouvernance opaque et un autoritarisme rampant. L’espace démocratique se rétrécit à vue d’œil, avec des opposants muselés, des médias intimidés, fermés et une société civile réduite au silence. Et pendant ce temps, Doumbouya et son cercle restreint jouent la montre, surfant sur un flou stratégique qui ne trompe plus personne.

Un leadership à contre-sens

Mamadi Doumbouya prétendait incarner le changement. En réalité, il perpétue les vieilles pratiques qui ont conduit la Guinée dans l’impasse. Ce pouvoir est-il différent de ceux qui l’ont précédé ? Rien n’est moins sûr. En lieu et place d’un projet clair et inclusif, nous assistons à une gestion au jour le jour, où les décisions semblent prises pour maintenir un statu quo avantageux pour quelques-uns au détriment de tous.

Les Guinéens, eux, n’ont jamais demandé une « transition sans fin ». Ils n’ont pas « fait tomber » un régime pour accepter qu’un autre s’installe sous des promesses d’ordre et de stabilité qui sonnent creux. Si Doumbouya espère convaincre avec des discours vides et des projets sans suite, il sous-estime l’intelligence collective du peuple guinéen.

Une dérive prévisible

Le silence sur les échéances électorales, les retards inexpliqués et le manque de transparence ne sont pas des accidents. Ils sont le signe d’un calcul politique froid, visant à prolonger indéfiniment cette transition. Ce schéma est connu : il commence par des promesses de changement, se poursuit par une centralisation du pouvoir et se termine par une confiscation totale de la souveraineté populaire.

Mais Mamadi Doumbouya devrait se méfier. Les transitions à rallonge ont un prix. L’histoire récente de l’Afrique montre que les dirigeants qui jouent avec la patience de leur peuple finissent souvent par en payer le prix fort.

Le choix de l’histoire

La Guinée mérite mieux que des illusions et des manipulations. Mamadi Doumbouya a deux options : se retirer dignement en laissant un héritage de renouveau démocratique, ou s’accrocher au pouvoir jusqu’à devenir un symbole de désillusion. Chaque jour qui passe rapproche son régime de cette deuxième option.

Les Guinéens n’ont pas besoin de héros autoproclamés. Ils ont besoin de dirigeants qui respectent leurs engagements, qui rendent des comptes et qui comprennent qu’un mandat temporaire est exactement cela : temporaire. Où Mamadi Doumbouya veut-il conduire la Guinée ? S’il ne répond pas rapidement par des actes, il pourrait bien être celui qui mène le pays droit dans le mur.

Laguinee.info

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