lundi, janvier 6, 2025
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Polémique au Sénégal : Cheikh Oumar Diagne provoque un tollé en qualifiant les tirailleurs coloniaux de « traîtres »

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Le Sénégal est secoué par une vive controverse suite aux propos de Cheikh Oumar Diagne, ministre chargé de l’administration à la présidence. Lors d’une interview diffusée le 21 décembre sur Fafa TV, il a qualifié les tirailleurs coloniaux de « traîtres ». Ces soldats africains, selon lui, auraient trahi leurs « frères » en se battant pour la France contre des mouvements de révolte et des guerres anticoloniales en Afrique.

Indignation générale et appels à la démission

Les déclarations du ministre ont déclenché une tempête médiatique et des critiques acerbes sur les réseaux sociaux. De nombreux Sénégalais dénoncent des propos jugés insultants pour la mémoire collective et appellent à sa démission. Des voix s’élèvent pour rappeler que les tirailleurs coloniaux ont été des acteurs forcés de l’Histoire, enrôlés dans un système colonial brutal.

Des héros selon les historiens

Face à cette controverse, l’historien Mamadou Fall est monté au créneau pour défendre l’honneur des tirailleurs. Il a rappelé les sacrifices et les souffrances de ces hommes, soulignant qu’ils n’étaient pas des traîtres, mais des héros. « Leur engagement, souvent sous la contrainte, illustre les complexités d’une époque marquée par l’oppression et la violence coloniale », rapporte africaines.com.

Une mémoire encore douloureuse

Cette polémique intervient alors que le Sénégal a commémoré cette année le 80ᵉ anniversaire du massacre de Thiaroye. En 1944, des dizaines de tirailleurs africains furent tués par l’armée française pour avoir réclamé leurs droits après la Seconde Guerre mondiale. Ce drame, longtemps occulté, est désormais reconnu comme une tragédie majeure de l’histoire coloniale.

Selon notre source, le nouveau président, Bassirou Diomaye Faye, a annoncé des mesures pour inclure cet événement dans les programmes scolaires. Cependant, des zones d’ombre persistent : le nombre exact de victimes reste disputé. Les autorités françaises de l’époque parlaient de 35 morts, tandis que des historiens estiment que jusqu’à 400 tirailleurs ont été massacrés. Aujourd’hui encore, les tombes anonymes du cimetière de Thiaroye symbolisent le poids d’une mémoire incomplète et douloureuse.

Une révision nécessaire de l’histoire coloniale

Cette affaire met en lumière les tensions autour de la mémoire coloniale au Sénégal. Les propos du ministre Diagne, loin d’apaiser, ont rouvert des blessures historiques. L’épisode rappelle l’urgence d’un débat apaisé et rigoureux sur l’héritage colonial, afin de rendre justice à ces hommes, héros malgré eux, qui ont marqué de leur sang l’histoire de l’Afrique.

 

Laguinee.info

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