mercredi, décembre 25, 2024
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Festivités de fin d’année : quand la fête se heurte à la réalité

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En ce mois de décembre 2024, l’effervescence habituelle des fêtes de fin d’année en Guinée semble avoir laissé place à une atmosphère plus pesante. Là où, chaque année, les rires et les préparatifs battent leur plein, cette fois, les rues de Conakry trahissent une certaine résignation. La cherté de la vie et le manque de ressources jettent une ombre sur ces moments tant attendus.

 

Dans le marché bondé de Madina, les commerçants s’activent mollement, leurs visages marqués par l’inquiétude. Parmi eux, Ibrahima Sory Soumah, marchand ambulant, ajuste son panier de produits encore invendus. Son regard fatigué parle pour lui. « Ça ne va pas dhe, » murmure-t-il, presque pour lui-même, avant d’ajouter : « On fait ce qu’on peut, mais la galère est partout. Les clients n’ont pas d’argent, et même quand ils achètent, c’est à des prix dérisoires. Cette fin d’année est vraiment difficile. »

Non loin de là, dans un atelier de peinture poussiéreux, Mamadou Aliou, ouvrier, passe ses journées à attendre un travail qui ne vient pas. « Je suis peintre, mais ces derniers temps, personne ne m’appelle. Les patrons eux-mêmes n’ont rien, alors nous, les ouvriers, on fait comment ? », s’interroge-t-il, les mains tâchées de peinture séchée. Une lueur de désarroi traverse son visage lorsqu’il évoque la fête à venir. « Cette année, c’est la galère totale. Même un petit contrat aurait fait la différence. »

Chez Aminata, mère de cinq enfants, les préoccupations sont tout autres. Assise sur un tabouret en bois, elle calcule mentalement son budget devant une pile de vêtements qu’elle aimerait offrir à ses enfants. « Tout est devenu cher, » souffle-t-elle, résignée. « L’année dernière, j’avais pu les habiller correctement. Mais cette fois-ci, ce n’est même pas envisageable. Le marché est inaccessible. On fait des sacrifices, mais ça ne suffit pas. »

Dans un quartier animé de Ratoma, Aboubacar, un jeune cadre, replonge dans ses souvenirs de l’an dernier. Sa voix s’emplit de nostalgie lorsqu’il décrit la sortie à la plage avec ses amis, suivie d’un dîner animé de rires et de chansons. « Cette année, c’est différent, » dit-il en haussant les épaules. « On avait fixé une cotisation, mais personne n’a pu payer. Cela en dit long sur la difficulté du moment. »

La fête, autrefois synonyme de joie et d’excès, semble cette année rattrapée par la dure réalité. Entre la hausse des prix et le manque de revenus, de nombreuses familles guinéennes luttent pour préserver un semblant de festivité. Mais au milieu de cette morosité, une résilience persiste, presque palpable. La force de ceux qui, malgré tout, refusent de laisser la fête s’effacer complètement.

 

IAC, pour Laguinee.info

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