La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) pensait encore pouvoir sauver les apparences. Dimanche 22 décembre 2024, l’organisation régionale a proposé un plan transitoire pour organiser, sur six mois, le retrait du Mali, du Burkina Faso et du Niger. Mais l’Alliance des États du Sahel (AES) n’a pas seulement refusé l’offre : elle l’a démolie avec une précision chirurgicale, dénonçant une tentative maladroite de prolonger un contrôle désormais illusoire.
Une « main tendue » ou un piège déguisé ?
La CEDEAO, déjà largement discréditée, croyait sans doute qu’un vernis de dialogue suffirait à faire illusion. Mais l’AES, dirigée par des chefs d’État militaires bien décidés à ne plus jouer les figurants, a vu clair dans le jeu. « Une prorogation pour six mois ? Un stratagème pathétique pour permettre à vos mentors de Paris de continuer à fomenter leurs plans sous nos fenêtres », résume la déclaration conjointe du collège des Chefs d’État de l’AES.
Le Général Assimi Goïta, dans un communiqué cinglant, n’a pas mâché ses mots. « Nous refusons d’être liés par des décisions unilatérales d’une organisation qui ne représente plus que les intérêts d’un cercle restreint d’autocrates soumis à des agendas étrangers », a-t-il martelé, comme pour dire: la CEDEAO est devenue une coquille vide, et personne dans l’AES n’a envie de la remplir.
CEDEAO : une organisation sous perfusion
Depuis que l’AES a claqué la porte en 2023, la CEDEAO ne cesse d’accumuler les faux pas. Ce dernier épisode n’en est qu’un exemple parmi tant d’autres. À force de s’ériger en bras armé de puissances extérieures, l’organisation régionale a perdu toute crédibilité. « Cette tentative de dialogue n’est qu’un écran de fumée pour masquer leur incapacité à gérer les véritables crises de la région », souligne un analyste proche de l’AES.
L’AES, maître de son destin
De son côté, l’AES ne se contente pas de refuser : elle impose son tempo. En mettant ses forces armées en alerte maximale, elle envoie un message clair : plus question de subir, désormais elle anticipe. Et que la CEDEAO, la France ou qui que ce soit tente d’interférer, l’AES est prête à répondre. « Nous ne négocions pas notre souveraineté, et encore moins avec ceux qui en ont fait leur fonds de commerce », a rappelé un porte-parole de la Confédération.
Une leçon pour la CEDEAO?
Si la CEDEAO espérait encore sauver les meubles, elle devrait peut-être commencer par faire un examen de conscience. Quand une organisation censée unir des États devient synonyme de tutelle, le rejet est inévitable. Ce que l’AES vient de lui signifier, c’est que son temps est révolu.
Dans un dernier uppercut, l’AES a déclaré : « La dignité de nos peuples ne se troque pas contre de faux compromis. À vous de comprendre que cette rupture est définitive. »
Laguinee.info