L’harmattan soufflait fort ce samedi soir, apportant avec lui une sécheresse que les habitants de Dambili, un quartier paisible de Kintinian, avaient appris à redouter. Mais personne ne pouvait prévoir ce qui allait bouleverser leur nuit. Entre le 21 et le 22 décembre 2024, un incendie d’une violence inouïe a réduit à néant une quarantaine de maisons, laissant derrière lui des familles désemparées et des vies brisées.
Le cri d’alerte
Bangaly Camara, l’un des habitants, se souvient encore avec effroi de ce moment où tout a basculé.
« J’étais chez moi, fatigué, quand j’ai entendu des cris : “Bangaly, sort ! Feu ! Feu !” Je suis sorti précipitamment, les jambes tremblantes. Le feu avait envahi ma maison. Il n’y avait rien à faire, juste fuir. »
Le feu s’était déjà propagé avec une rapidité effrayante, engloutissant tout sur son passage. Malgré les efforts désespérés des voisins qui accouraient avec des seaux d’eau et des branches, les flammes continuaient de lécher les murs et de s’élever vers le ciel obscur.
Une lutte vaine contre l’inéluctable
Lanciné Camara, témoin des premières flammes, raconte avec une voix empreinte d’émotion : « Je venais de garer ma moto quand j’ai vu de la fumée s’échapper d’une maison. En approchant, j’ai vu le feu. J’ai crié pour alerter Bangaly, qui dormait. Il est sorti précipitamment, mais les flammes étaient déjà incontrôlables. Nous avons essayé de sauver ce que nous pouvions, mais la chaleur était insupportable. »
Le vent sec de l’harmattan attisait les flammes, les faisant bondir de maison en maison. Une première habitation brûlait encore lorsqu’un autre foyer s’est déclaré à quelques mètres, puis un autre. L’incendie semblait jouer avec les habitants, les laissant impuissants face à sa danse destructrice.
Des ruines et des larmes
Au petit matin, Dambili n’était plus qu’un champ de ruines fumantes. Une quarantaine de maisons avaient été dévastées, des objets précieux calcinés, et des souvenirs réduits en cendres. Bangaly, debout devant ce qu’il reste de son foyer, ne peut contenir son désarroi :
« Tout est parti. Mes meubles, mes vêtements, mes économies… Il ne me reste que les habits que je porte. Mais Dieu merci, il n’y a pas eu de morts. »
Pour éviter une propagation encore plus dévastatrice, certains habitants ont dû démolir eux-mêmes leurs maisons encore debout, sacrifiant leurs biens pour sauver le quartier.
La solidarité en action
Face à cette tragédie, les autorités locales ont réagi rapidement, mobilisant une équipe pour venir à bout des flammes. Dans la soirée, des habitants de Kintinian ont apporté des vivres aux sinistrés, montrant qu’en dépit des épreuves, la solidarité reste une force vitale.
Le quartier de Dambili porte désormais les cicatrices d’une nuit d’horreur. Et tandis que les familles sinistrées tentent de reconstruire leurs vies, une question demeure : d’où vient ce feu qui a tout détruit ?
De Kankan, Karifa Kansan Doumbouya, pour Laguinee.info