Depuis juillet 2024, Foniké Menguè et Billo Bah, figures de la société civile guinéenne, ont été enlevés à leurs domiciles respectifs. Leur destination demeure inconnue. Cet événement alimente les inquiétudes de la population et des défenseurs des droits humains.
Dans une déclaration relayée par VisionGuinee.com, le ministre de la Justice, Yaya Kaïraba Kaba, a affirmé : « Des malfrats se camouflent dans des tenues et on dit que ce sont les militaires. » Ces propos ont provoqué une large réaction, notamment de la part de Me Mohamed Traoré, ancien bâtonnier du Barreau de Guinée.
Une réaction critique sur la gestion de l’État
Me Mohamed Traoré a réagi sur son compte Facebook à propos de l’enlèvement de Foniké Menguè et Billo Bah. Il a déclaré :
« Il ne s’agit plus « d’adultes qui ont le droit de disparaître » mais d’actions menées par des « malfrats qui se camouflent dans des tenues »! Est-ce la conclusion des prétendues enquêtes sur la disparition de Foniké Menguè et Billo Bah ?»
Plus loin, l’avocat ajoute :
«Et même si c’étaient des « malfrats » qui avaient porté des « tenues » pour les enlever, l’État n’en demeure pas moins le garant de la sécurité des personnes vivant sur le territoire national. Même dans un pays où les textes garantissent au citoyen le droit de détenir une arme, l’État est le premier gardien de la sécurité de ces derniers. Et même les « mauvais citoyens » ont droit à la protection de leur sécurité par l’État. »
Il a également remis en question l’annonce d’enquêtes sur cette affaire :
« Les ministres et autres responsables doivent arrêter d’annoncer des enquêtes sur des faits ou événements tout en se lançant dans des conjectures. Cela enlève toute crédibilité aux résultats éventuels de ces enquêtes. Lorsque des enquêtes sont vraiment en cours, une autorité doit s’abstenir de tous propos de nature à influencer les enquêteurs. En réalité, ce type de déclarations a un seul mérite, celui de prouver qu’il n’y a aucune forme d’enquête sur cet événement. Et d’ailleurs, pourquoi une enquête ? »
Une affaire qui reste sans issue
À ce jour, aucune information officielle n’a été communiquée sur le sort de Foniké Menguè et Billo Bah. La déclaration du ministre de la Justice et les critiques de Me Mohamed Traoré mettent en lumière un flou persistant autour de ces disparitions.
Ces enlèvements posent la question de la sécurité des citoyens et de la capacité de l’État à protéger toutes les personnes sur le territoire national. Les familles des disparus, comme l’ensemble de la population, attendent des réponses claires et des actions concrètes pour élucider cette affaire.
Laguinee.info