Me Mohamed Traoré, ancien Bâtonnier du Barreau de Guinée, a livré une analyse critique sur la situation actuelle de la CEDEAO.
Sur son compte Facebook, il écrit : « Notre CEDEAO est beaucoup plus préoccupée actuellement par le risque de son implosion à travers le retrait de certains de ses membres que par les questions de démocratie, de bonne gouvernance et d’élections, objet d’une charte de l’Union africaine. »
Une organisation fragilisée par les retraits potentiels
La CEDEAO, selon Me Traoré, semble paralysée par la menace de retraits de certains pays membres. Cette inquiétude détourne l’organisation de ses missions premières. Il explique que les dirigeants putschistes ont compris comment exploiter cette faiblesse : « Les futurs putschistes de la sous-région ouest-africaine savent désormais qu’il leur suffit tout simplement d’agiter l’épouvantail du retrait ou de retirer effectivement leurs pays de cette organisation pour que celle-ci oublie tous les principes qu’elle prétend défendre. »
Ces stratégies permettent aux putschistes d’échapper aux sanctions ou aux pressions, sans avoir à consulter leur population.
Le populisme comme nouveau moteur politique
Me Traoré met également en lumière la montée du populisme et de la démagogie dans la région. Il affirme : « Ils n’ont pas besoin des citoyens de ces pays pour obtenir l’approbation de leur décision. Dans leur esprit, leur volonté à elle seule équivaut à un oui du peuple. »
Il dénonce une instrumentalisation des manifestations populaires qui servent à légitimer des décisions prises unilatéralement par les dirigeants. « Les manifestations organisées par les mouvements de soutien ont la valeur d’un référendum. »
Les principes démocratiques en danger
La CEDEAO, pourtant fondée sur la défense de la démocratie et de la bonne gouvernance, semble dépassée par les crises actuelles. Me Traoré souligne que, dans ce contexte, « avec la démagogie et le populisme qui font actuellement office de programme politique dans beaucoup de pays, l’avis des citoyens ne compte que très peu. »
Une solution entre les mains des peuples
Pour l’ancien Bâtonnier, les citoyens ouest-africains doivent jouer un rôle actif pour défendre la démocratie et leurs droits face à ces dérives. Il conclut avec force : « La balle est désormais dans le camp des peuples. »
Un défi collectif pour l’Afrique de l’Ouest
Les propos de Me Mohamed Traoré mettent en lumière un problème central : la fragilité de la CEDEAO face à des dirigeants qui manipulent les règles pour consolider leur pouvoir. Cette analyse invite les peuples de la région à se mobiliser pour que la CEDEAO reste fidèle à ses principes fondateurs et protège réellement les intérêts des citoyens.
Laguinee.info