jeudi, décembre 19, 2024
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Menacé d’enlèvement, Tierno Monénembo réagit : «Ma gueule reste ouverte, seule la mort la fermera »

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L’écrivain guinéen Tierno Monénembo, connu pour ses prises de position critiques envers le pouvoir, a publié un communiqué dénonçant une menace d’enlèvement. Selon lui, l’information circulait sur les réseaux sociaux. Dans un texte à la fois grave et courageux, il s’attaque frontalement à la répression en Guinée et se dit prêt à affronter toutes les conséquences de ses engagements.

« Les réseaux sociaux m’apprennent… »

Dans son communiqué, Monénembo explique avoir été alerté par des rumeurs en ligne :« Les réseaux sociaux m’apprennent que de source sûre, je serais l’objet d’un projet d’enlèvement. Est-ce vrai, est-ce faux, le proche avenir le dira. Pour l’instant, je ne distingue aucun signe inquiétant autour de moi, je vaque à mes occupations le plus normalement du monde. Jusqu’à preuve du contraire, ma famille et mes amis n’ont pas à s’inquiéter. »

Malgré l’incertitude autour de cette menace, l’écrivain reste lucide sur le contexte politique de son pays.

« Nous sommes en Guinée, cette prison à ciel ouvert… »

Monénembo ne mâche pas ses mots en décrivant la situation guinéenne :« Nous sommes en Guinée, cette prison à ciel ouvert où depuis 1958, nul n’est à l’abri de la brutalité du pouvoir. Ceux qui me connaissent savent que je suis prêt à tout et que rien ni personne ne réussira à me faire taire. Ma gueule reste ouverte, seule la mort la fermera.»

Avec ce ton incisif, il rappelle que la répression n’est pas un phénomène nouveau dans le pays. Il évoque également son engagement inébranlable pour ses idées, quitte à en payer le prix.

« Je n’ai pas peur… »

Loin de céder à l’intimidation, Monénembo affirme haut et fort qu’il refuse la peur :« Je n’ai pas peur. Les Guinéens n’ont plus peur. Plus aucun Guinéen n’a droit à la peur. »

Il place ainsi son cas dans une dynamique collective, rappelant que le peuple guinéen, longtemps écrasé par la dictature, se lève désormais contre l’oppression.

« S’ils m’arrêtaient… »

Dans une posture de défi, l’écrivain se dit prêt à rejoindre d’autres figures emblématiques de la contestation enfermées par le régime :« S’ils m’arrêtaient ce serait avec joie que je me retrouverais dans la même cellule que Foninké Mengué, Billo Bah, Saadou Nimagua et Habib Marouane Camara, si jamais ils vivent encore, ces glorieux compatriotes enlevés en plein jour par les sbires de Mamadi Doumbouya. »

Cette référence à des détenus politiques souligne la continuité des pratiques autoritaires en Guinée, où les voix dissidentes sont souvent muselées par des arrestations arbitraires.

« S’ils me tuaient… »

Loin d’être effrayé par la mort, Monénembo voit dans cet éventuel sacrifice une consécration de son engagement :« S’ils me tuaient, ce serait un honneur pour moi de mourir comme sont morts Fodéba Keïta et Diallo Telli. Un écrivain qui meurt pour ses idées est un écrivain qui a réussi sa vie. »

Ces mots illustrent une résignation courageuse, mais aussi une condamnation implicite des méthodes brutales utilisées contre les intellectuels dans l’histoire politique guinéenne.

« Avec ou sans moi, le combat continuera… »

Malgré les menaces, Tierno Monénembo demeure optimiste sur l’issue de la lutte pour la démocratie :« Je suis sûr qu’avec ou sans moi, le combat continuera et la démocratie vaincra. »

Cette conclusion est à la fois un message d’espoir pour ses compatriotes et un ultime défi lancé aux autorités.

Laguinee.info

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