Ce mardi 17 novembre 2024, le président du Bloc Libéral, Dr Faya Lansana Millimono, a tenu une conférence de presse au cours de laquelle il a exprimé des critiques virulentes à l’égard de la gestion de l’élaboration de la constitution guinéenne par le Conseil National de la Transition (CNT). Dr Millimono a particulièrement ciblé son président, Dr Dansa Kourouma, qu’il accuse de promesses non tenues et d’une mauvaise utilisation des fonds publics.
« Nous ne l’aurons jamais » : l’incapacité dénoncée
Dr Faya Millimono a d’entrée pointé du doigt ce qu’il considère comme un échec manifeste du président du CNT à produire une constitution : « Y a quelqu’un que j’aime bien parce qu’il sait insister sur les mots, Docteur Dansa Kourouma, qui nous a promis une constitution. Mais nous devons nous rendre à l’évidence : si nous attendons Dr Dansa Kourouma pour une constitution, nous ne l’aurons jamais. »
Selon lui, les Guinéens ne devraient plus nourrir d’espoirs quant à l’aboutissement de ce processus sous la direction actuelle du CNT.
Gestion financière : « Trop, c’est trop »
Le leader politique a également critiqué ce qu’il considère comme un gaspillage des ressources publiques dans l’élaboration de l’avant-projet de constitution. Il n’a pas hésité à souligner ce qu’il qualifie de records en termes de dépenses : « Son avant-projet est en train de battre le record. Le record d’utilisation de fonds publics. À un moment donné, il faut qu’on dise à notre Docteur que trop, c’est trop. »
Un rappel aux engagements de Mamadi Doumbouya
Le leader du BL a profité de cette tribune pour adresser un message au président de la transition, le général Mamadi Doumbouya. Revenant sur les engagements pris après le coup d’État du 5 septembre 2021, il a rappelé que ce dernier avait juré sur le Coran et la Bible de ne pas se présenter aux prochaines élections :
« Le Général avait juré sur le Coran et sur la Bible de ne pas être candidat. Si le président Doumbouya dit le contraire, Dieu ne sera pas avec lui. »
Une transition sous le feu des critiques
En s’attaquant à la fois au président du CNT et au président de la transition, Dr Millimono illustre une montée des critiques autour de la gestion de la période transitoire en Guinée. La lenteur des réformes, le manque de transparence dans l’utilisation des ressources publiques et les doutes sur la tenue des engagements initialement pris par les autorités alimentent le scepticisme.
Dans un contexte marqué par l’impatience des Guinéens, les déclarations du président du Bloc Libéral ajoutent à la pression croissante sur les responsables de la transition.
Ibrahima Alhassane Camara, pour Laguinee.info
