mercredi, décembre 18, 2024
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Pourquoi Serhou Guirassy n’a-t-il pas eu le Ballon d’Or africain?

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Le lundi 16 décembre 2024, la planète football a été secouée par un verdict qui a laissé plus d’un amateur perplexe. Serhou Guirassy, l’artificier guinéen aux statistiques stratosphériques, a vu le Ballon d’Or africain lui glisser sous le nez, au profit d’Ademola Lookman, l’ailier nigérian. Une décision qui, bien que respectable, suscite des interrogations légitimes.

Un échec de la Guinée ou de Guirassy?

Sur le terrain, Guirassy a tout fait. Il a enchaîné les buts comme un poète ses vers, illuminant chaque pelouse foulée. Mais le football moderne ne se résume plus à des performances individuelles. Il repose aussi sur une mécanique implacable : celle du lobbying, de l’image, et surtout, de la « force de frappe » d’une nation. Et c’est là que le bât blesse pour la Guinée.

Le poids du maillot… ou son absence ?

Ademola Lookman bénéficie de la dynamique d’un Nigeria footballistiquement « bankable » : cinq Coupes du Monde, trois CAN, et des stars historiques qui continuent de peser dans les sphères décisionnelles du ballon rond. La Guinée, elle, peine à sortir de l’anonymat continental. Malgré des talents comme Guirassy, elle n’a ni les infrastructures ni les réseaux d’influence pour défendre ses joueurs dans ce genre de cérémonie.

Où était la communication ?

Un Ballon d’Or, ce n’est pas qu’une affaire de statistiques. C’est une affaire de storytelling. On raconte, on vend une épopée, une légende. Regardez les campagnes médiatiques autour de Sadio Mané ou Riyad Mahrez par le passé. Et Guirassy ? Silence radio. Aucun effort concerté pour mettre en lumière son parcours exceptionnel, ses buts magiques, ou son impact sur le terrain. Résultat : le joueur n’a pas pesé dans les discussions.

Un miroir pour la Guinée

L’échec de Guirassy à remporter ce Ballon d’Or est aussi une réflexion brutale sur les limites structurelles du football guinéen. Trop d’amateurisme dans la gestion des talents, une fédération sans vision stratégique, et un manque criant de leadership. Comment espérer rivaliser avec des nations comme le Nigeria ou l’Égypte quand l’investissement dans le football est vu comme une corvée plutôt qu’un levier de rayonnement national ?

Que faire ?

Serhou Guirassy a été victime d’un système où le talent seul ne suffit plus. La Guinée doit tirer les leçons de cet épisode et travailler à bâtir une véritable puissance footballistique. Cela passe par une meilleure communication, un lobbying actif, et surtout, par une fédération capable de se hisser à la hauteur de ses joueurs.

Pour l’instant, Lookman célèbre, et Guirassy contemple. Mais le plus frustrant, c’est qu’il semble contempler un plafond de verre que son pays ne l’aide pas à briser.

Laguinee.info

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